Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Des sabres de Samouraï par Dominique Bargiel
Les personnes ayant connu les frères Maruejouls (les forgerons de Carcenac) ne doivent plus être très nombreux ! Ce que beaucoup ne savent pas c’est que sur le site d’origine on y travaille à nouveau le fer… Dominique Bargiel ancien pratiquant de karaté, passionné de sabres japonais n’est pas un simple collectionneur, il s’est porté acquéreur de cette bâtisse car elle disposait d’une forge.
Pour confectionner ses sabres, Dominique part du minerai de fer ramassé sous forme de cailloux près du «Kaymar» ou du Larzac. De longues étapes suivent pour obtenir une lame finie : chauffer le minerai, obtenir des agglomérés concassés et broyés pour devenir une poudre. Par un procédé de réduction avec du charbon de bois le métal en fusion apparaît avec les caractéristiques de l’acier (ou du fer) selon le dosage en carbone régulé par l’orientation de la tuyère. De longues opérations de forge, feuilletage et martelage à l’aide des gros marteaux pilons datant de l’époque Maruejouls, les
lames vont voir le jour. Il faudra les poncer à l’aide de pierres à la finesse de grain variable. Et pour fabriquer un sabre il faudra aussi construire sa poignée et son étui avec du bois de hêtre et de tilleul, matière recouverte de peau de raie, colorée en fonction des commandes, des ornements y seront aussi ajoutés. Dominique Bargiel réalise tout cela et lorsqu’il nous apprend qu’il faut compter environ 150 heures de travail pour l’aboutissement d’une
seule pièce, on n’est pas vraiment surpris !
L’homme fait preuve de modestie lorsqu’il avoue s’adonner à cet exercice ”pour s’occuper”. Il n’y a pourtant pas besoin d’être connaisseur pour comprendre qu’il est un artiste non seulement passionné de sidérurgie artisanale mais aussi de culture nippone. Précisons que seulement trois personnes fabriquent des sabres japonais en France et que les autres débutent le travail à partir des lingots de métal...