Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Le devoir de mémoire de la communauté Emmaüs
1er février 1954 – 1er février 2024 : 70 ans de l’appel de l’abbé Pierre
Hiver 1954. Un froid polaire s’installe sur la France, marquée par une profonde crise du logement. Révolté par le dé
cès d’une femme sans-abri après avoir été expulsée de son logement, l’abbé Pierre lance un puissant appel à la gé
nérosité que les médias qualifieront « d’insurrection de la bonté ». Pour le 70e anniversaire de l’appel historique de
son fondateur, le mouvement Emmaüs lance une grande campagne de mobilisation citoyenne.
Comme partout en France et dans le monde, la journée du jeudi 1er février 2024 sera l’occasion, pour la communauté Emmaüs Aveyron, d’organiser, pour la toute première fois dans la rue (contrairement aux journées portes ouvertes intramuros), un événement militant et commémoratif destiné à reconstituer un peu du contexte dans lequel l’abbé Pierre s’est insurgé.
Jeudi 1er février 2024, de 9h à 17h30, place Eugène
Raynaldy, au coeur même du chef-lieu, la communauté Emmaüs installera un stand et procédera à une distribution populaire de soupe, chocolat chaud et café.
« Nous allons prendre des couvertures, des bonnets… , bref, tout ce qu’il faut pour équiper des personnes qui ont froid, détaille Véronique Magnaux. On m’avait proposé une salle, mais j’ai pensé que le fait de mettre les gens au chaud n’aurait pas le sens recherché. Il faut que cette action se déroule dehors. C’est une reconstitution historique. Soixante-dix ans après l’appel de l’abbé Pierre, il y a encore des gens qui vivent dans le froid. Or, c’est le froid qui nous intéresse : il faut percuter ! Nous mettrons en place un écran pour diffuser l’appel de l’hiver 1954 et nous ferons un montage après avoir constitué un patchwork de scènes de compagnons que l’on voit évoluer dans le film LesChiffonniersd’Emmaüs, tourné en noir et blanc, et qui raconte les premières années de la communauté Emmaüs de Neuilly-Plaisance, fondée par l’abbé Pierre en 1949.
Le problème, c’est que 70 ans après, on y est toujours… Il y a beaucoup de jeunes dans la rue, mais ils ne se montrent pas. Ils ne viennent pas dans nos communautés parce qu’ils savent qu’elles saturent. Ces jeunes qui sont en difficulté, on aimerait bien les voir… Avant d’être une
‘emmaüssienne’, je suis une ‘abbépierriste’. Je pense profondément qu’il faut être d’abord fidèle aux
valeurs portées par l’abbé Pierre pour faire ce métier ! »