Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
La Confédération paysanne de l’Aveyron monte au créneau
« Paysans et paysannes de l’Aveyron solidaires du mouvement des agriculteurs tout en défendant ses propositions » : c’est le fil rouge des actions initiées au plus fort de la mobilisation du monde agricole par la Confédération paysanne de l’Aveyron. Voici sa position telle qu’elle nous a été communiquée :
« Nous occupons depuis jeudi 25 janvier en matinée le rond-point de la Gineste à Rodez. Nous avons déversé notre laine devant un McDo de la ville pour qu’on arrête de se faire tondre. Vendredi 26 janvier, nous avons mené une action au centre commercial Leclerc pour dénoncer les miels de prévenance invisible à très bas prix, impactant les revenus des apiculteurs et apicultrices. Nous dénonçons le fait de se faire berner depuis des dizaines d’années, victimes des politiques économiques ultralibérales menées par l’État et l’Union européenne, en cogestion avec la FNSEA au niveau national et le COPACOGECA au niveau européen. Les accords de libreéchange se multiplient, entraînant une mise en concurrence intenable avec des pays qui n’ont ni les mêmes salaires, ni les mêmes normes que nous.
Alors que la grogne s’accentue sur les territoires, nous mettons en garde contre la suppression des normes proposées au monde paysan par le gouvernement et d’autres syndicats agricoles – mirages qui servent à cacher les réelles causes de cette situation. La réelle problématique est notre revenu paysan, pas l’existence de normes. Même si de nombreuses normes sont en effet pénibles, idiotes, inefficaces, supprimer toutes les normes s’inscrit dans la logique de compétitivité prônée par la FNSEA, celle-là même qui sert par la suite à
justifier la poursuite du libre-échange et la mise en concurrence des paysans du monde entier.
Nous sommes les premières victimes du dérèglement climatique, nous devons donc arrêter de faire l’autruche et nous réapproprier les questions environnementales.
Mais à la Confédération paysanne, plutôt que de vouloir autoriser des produits dangereux pour notre santé, l’environnement ainsi que celle des consommateurs, ou de sous-payer les salariés agricoles, nous préférons sortir de la crise systémique par le haut ! Ce n’est pas une crise, c’est un système. C’est le libreéchange qui place dans une
concurrence intenable et néfaste les agricultures du monde entier.
Nous demandons donc solennellement au gouvernement deux mesures concrètes et immédiates :
— L’arrêt définitif des négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, un moratoire sur tous les autres accords commerciaux en négociation et un réexamen de tous les accords en vigueur, concernant la concurrence déloyale engendrée par cette politique de libre-échange, y compris au sein de l’Union Européenne.
— Une loi interdisant strictement l’achat de nos produits agricoles en dessous de leur prix de revient.
— De véritables moyens d’accompagnement à la transition agroécologique à la hauteur des enjeux climatiques et des besoins des paysan.nes.
Nous tenons également à mettre en garde contre l’extrême-droite qui instru
mentalise les difficultés des agricultrices et agriculteurs. Rappelons simplement qu’en novembre 2023, la majorité du groupe parlementaire d’extrême-droite au Parlement européen a voté pour l’accord de libreéchange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande.
L’heure est à un grand changement de direction. Pas de pays sans paysans ! Pas de pays sans paysannes ! Nombreuses et rémunérées ! »
Voir par ailleurs un autre communiqué de presse plus spécifique à l’action solidaire des apiculteurs, pareillement conduite par la Confédération paysanne de l’Aveyron.