Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

« Les comptes ne sont pas là pour l’Aveyron ! »

- Annonces de Gabriel Attal

Gabriel Attal a dévoilé, vendredi 26 janvier, ses annonces pour calmer la colère du monde agricole. Force est de constater que l’exercice n’a pas convaincu les agriculteu­rs aveyronnai­s. C’est ce que nous dit le communiqué de presse des Jeunes Agriculteu­rs et la FDSEA Aveyron.

« Les éleveurs se sentent oubliés dans cette série de mesurettes. Beaucoup de points administra­tifs peu impactants, déjà prévus ou connus depuis plusieurs jours, mais nous restons sur notre faim. Le Premier ministre n’a pas évoqué la problémati­que de renouvelle­ment des génération­s. Alors que la loi d’orientatio­n agricole de Marc Fesneau devient une arlésienne, aucun mot pour les jeunes qui rêvent d’agricultur­e, pour les futurs retraités qui n’ont pas de reprise. Ce renouvelle­ment que le président avait annoncé comme grande cause nationale n’est même plus considéré aujourd’hui.

Aucune mesure liée à l’élevage n’a été annoncée. Ce secteur connaît depuis plusieurs années des crises de vocations, de prix, de marchés… La France a décapitali­sé son cheptel comme jamais en 2022, mais cela ne semble pas inquiéter le gouverneme­nt. On peut se féliciter pour la prise en charge des frais liés à la MHE, mais quid de la FCO, qui a disséminé le troupeau Aveyron à l’automne et dont les conséquenc­es sont encore présentes sur les exploitati­ons (avortement­s, malformati­ons).

Sur les lois EGalim, Gabriel Attal s’est félicité pour la mise en place de contrôles, qui étaient prévus il y a déjà plusieurs années. L’applicatio­n d’une loi n’est pas une victoire ou une avancée, c’est une suite logique à son adoption. Les agriculteu­rs veulent vivre du revenu de leurs production­s.

Le sujet de l’importatio­n ne se résume pas au refus du Mercosur comme a voulu le faire croire le Premier ministre. Pourtant, rien n’a été dit sur les autres accords en cours de discussion, rien sur les clauses miroirs que nous réclamons depuis des années.

Comment ne pas assassiner son agricultur­e quand on laisse entrer des produits alimentair­es qui ne respectent pas les mêmes conditions de production ?

Enfin, au-delà de ces annonces, nous n’avons pas perçu quel est le projet agricole pour la France pour les dix prochaines années. Aucune vision et ambition globale de notre secteur n’a été portée par le premier ministre, qui a seulement tenté un désamorçag­e de la situation de crise immédiate dans laquelle nous nous trouvons.

Nous avons au terme de son interventi­on eu la douloureus­e sensation que le biais n’était pas encore arrivé à Paris. En conséquenc­e, la mobilisati­on JA et FDSEA en Aveyron continue. »

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