Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
À Viviez, 900 tonnes de batteries au lithium partent en fumée
Un incendie ravage un bâtiment qui n’est pas classé Seveso
Samedi 17 février, la préfecture de l’Aveyron nous a fait parvenir plusieurs communiqués rédigés dans l’urgence, concernant la propagation du gigantesque incendie qui a ravagé peu après 14h un entrepôt du site industriel situé sur la commune de Viviez, dans le bassin de Decazeville, où 900 batteries de lithium sont parties en
fumée.
En soirée, vers 22h30, alors qu’une soixantaine de sapeurs-pompiers de l’Aveyron, épaulés par des renforts extérieurs, luttaient pied à pied contre l’incendie, la préfecture précisait dans un point de la situation : « Un incendie est toujours en cours dans une annexe du site industriel Snam (Société nouvelle d’affinage des métaux du site Sopave, NDLR), site autorise? pour du stockage de batteries.
Cette annexe n’est pas classée Seveso. Un confinement des populations dans un périmètre de sécurité de 500 mètres de rayon, concernant a? titre principal le hameau du Crouzet (communes de Viviez et d’Aubin), a été rapidement mis en place par mesure de précaution. La circulation dans le secteur, et plus spécifiquement sur la D5 entre Aubin et Viviez, est interrompue.
Si l’incendie est circonscrit, maîtrisé et a perdu en intensité, il est à combustion lente et risque de durer plusieurs heures. Les forces de l’ordre, accompagnées par des élus, sont allées éla rencontre des populations concernées afin de les informer et de les rassurer. Les mesures effectuées, sur site et autour du site, s’agissant des substances émises dans les fumées, ont en effet permis d’écarter tout risque, a? ce stade, pour les populations. Les opérations de gestion du sinistre et de suivi de la situation sont toujours en cours dans le secteur, avec des moyens extérieurs au département en renfort. Les services de l’État resteront mobilisés et vigilants jusqu’à la fin de cet événement.
Le secteur concerné reste à éviter, compte tenu du maintien des mesures de limitation de la circulation. Le préfet salue l’engagement des personnels du
Sdis, des forces de l’ordre, de la Dreal et des élus dans la gestion de ce sinistre. »
Précisons que le confinement des populations a été levé samedi 17 février autour de 23h, tandis qu’une frange importante du personnel de la Snam, dans un élan de solidarité des plus spontanés, est venue soutenir toute la nuit de samedi à dimanche la lutte incessante des soldats du feu.
Si aucune évacuation des populations riveraines n’a eu lieu, et si aucun blessé n’a été déploré, il a cependant été demandé aux habitants de rester chez eux et de ne pas ouvrir les fenêtres, pour éviter d’inhaler des fumées qui continuaient à s’échapper.
Dimanche 18 février, on ne pouvait que constater les ravages causés par le sinistre dans un bâtiment d’une superficie de 3000 mètres carrés, qui servait à entreposer les 900 tonnes de batteries au lithium en
tièrement détruites.
Plusieurs opérations de gestion de sinistre et de suivi de la situation ont été déployées. En particulier, avec des sapeurs-pompiers spécialisés dans le risque chimique et biologique de Haute-Garonne et des Bouches-du-Rhône. Leur intervention aura permis de protéger et sauvegarder 4000 mètres carrés mitoyens — un entrepôt à l’intérieur duquel se trouvent des batteries de cadmium menacées par un risque de propagation des flammes.
Le préfet de l’Aveyron s’est rendu sur les lieux dimanche 18 février. Tout en appelant à rester vigilant, Charles Giusti a déclaré : «Les mesures effectuées dans le cadre de plusieurs contrôles sont rassurantes et se poursuivront. Il n’y a pas lieu de confiner les populations.»
Du côté de l’entreprise impactée, les dirigeants ont assuré qu’il n’y aurait pas de chômage technique. Quant aux écologistes, ils se montrent particulièrement inquiets. À suivre donc.