Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

« Une crise de foi sans précédent »

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Les Jeunes Agriculteu­rs Aveyron nous ont fait parvenir une tribune dans laquelle ils réaffirmen­t leur mobilisati­on, « attentifs que nous sommes à la mise en applicatio­n des annonces et à l’affût de réponses aux points restés sans réponses concrètes et satisfaisa­ntes ». Cette tribune, qui porte l’intitulé Une crise de foi sans précédent, est cosignée par Léo Nakich, président JA Aveyron, et Laurent SaintAffre, président FDSEA Aveyron. La voici :

« Le mouvement auquel nous prenons part est inédit dans un monde agricole qui tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. La souffrance des agriculteu­rs a aujourd’hui éclaté au grand jour et les politiques ne savent qu’en faire. Ils essaient depuis quelques semaines de mettre des pansements sur une hémorragie interne. Ces pansements, ce sont les annonces, les listes de mesures de simplifica­tion. Mais fallait-il vraiment qu’on se mobilise si nombreux pour supprimer les non-sens administra­tifs ?

Le bon sens justement aurait dû le dicter depuis bien longtemps aux responsabl­es politiques.

Nous, agriculteu­rs, n’avons pas passé plusieurs journées loin de nos exploitati­ons pour la suppressio­n de telle ligne ou de tel formulaire, mais pour redonner du sens à notre métier. Un comble pour un secteur dont l’objectif est de produire l’alimentati­on de nos concitoyen­s.

Nous avons aujourd’hui le sentiment constant de ne pas être sincèremen­t entendus par les responsabl­es politiques. Regarder des vaches, goûter du fromage ou du vin dans les allées du Salon de l’agricultur­e, ce n’est pas ça, s’intéresser aux agriculteu­rs ! Nous attendons de nos politiques des perspectiv­es concrètes et ambitieuse­s pour notre secteur. Des lois agricoles, chaque ministre veut la sienne : l’un tricote, le suivant détricote, et les agriculteu­rs se font déshabille­r. Notre situation reste précaire, nous sommes perpétuell­ement la variable d’ajustement dans la constructi­on du prix fran

çais.

On nous attribue régulièrem­ent d’être l’agricultur­e la plus sûre, la plus saine et la plus durable du monde. Les responsabl­es politiques s’essuient les pieds sur notre fierté en signant sans scrupules des accords internatio­naux sans le moindre contrôle sur les produits qui entrent dans l’Union Européenne.

En cette veille de Salon de l’agricultur­e, notre demande est claire : regardezno­us dans les yeux, écoutez-nous une bonne fois pour toutes. Nous, éle

veurs, méritons des prix rémunérate­urs, des conditions sereines d’exercice de notre métier, de la stabilité règlementa­ire et du plaisir à exercer notre profession. Nous voulons rester fiers, libres et debout !

Sans une refonte globale de la politique agricole nationale et européenne, les agriculteu­rs perdront définitive­ment la foi dans leur métier. Les responsabl­es politiques devront faire des selfies dans les allées d’un salon désert ! »

 ?? - Crédits : DE ?? Aéroport, gares, abords de l’A75 : les Jeunes Agriculteu­rs affichaien­t dès vendredi 23 février un message de rappel en direction de Paris. Ici, à la gare SNCF de Rodez.
- Crédits : DE Aéroport, gares, abords de l’A75 : les Jeunes Agriculteu­rs affichaien­t dès vendredi 23 février un message de rappel en direction de Paris. Ici, à la gare SNCF de Rodez.

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