Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
André Mâge : toute l’expérience d’un homme d’engagements
Paroles fortes au 14e festival du livre et des auteurs
André Mâge, peu d’Aveyronnais connaissent son parcours en Europe et surtout en Inde. Installé à Villefranche-de-Rouergue avec son épouse, l’artiste émérite Catherine Mâge, elle-même férue d’art graphique, il sera en dédicace à la salle des fêtes de l’Athyrium d’Onet-leChâteau, dimanche 3 mars de 10h à 18h, dans le cadre du 14e festival du livre et des auteurs.
On pourra donc le rencontrer et échanger avec lui sur son expérience féconde, en particulier autour de son récit autobiographique, AutodidacteThéodidacteenInde,19982018. Les personnes en recherche de sens se retrouveront à travers cet ouvrage intense et fiévreux qui s’inspire de la quête mystique du moine bénédictin Henri Le Saux – le premier Occidental à avoir jeté un pont entre christianisme et hindouisme.
En 1997, André Mâge est en Inde du Sud à des fins professionnelles. Ses responsabilités l’exhortent à mettre en place des accords pour le transport de textiles avec la France. Dès les premières pages, le lecteur est happé par un fourmillement d’anecdotes révélatrices de sa passion pour un pays qui le fascine.
Le journal intime d’André est captivant. En 2000, il effectue un second voyage en Inde, accompagné cette fois de son épouse, qui contribuera par sa présence rayonnante à fortifier sa recherche. Il est attiré par l’engagement humanitaire et veut vivre en Inde, où il multipliera des rencontres déterminantes et implantera une ONG locale. Le moindre chapitre éclaire son cheminement, peuplé d’embûches et de doutes. Mais qui n’avance pas régresse.
Le 26 décembre 2004, tôt le matin, quelque chose de terrible se produit : un énorme tsunami vient de frapper les côtes du Tamil Nadu ; il fera des milliers de victimes. C’est un tournant. Les mois passent, sa quête s’intensifie, il est encore jeune, tout peut arriver. Surtout dans les pas de Henri Le Saux, son maître spirituel (qu’il n’a cependant jamais rencontré).
« J’ai 58 ans et je quitte l’Europe pour agir au service des pauvres en Inde » , raconte cet homme d’action confronté à la détresse médicale des populations : « Que faire pour les malheureux atteints du virus VIH-Sida ? Ce sera là mon souci permanent. »
Fin 2006, il participe à l’ouverture d’un hôpitaldispensaire et crée en France des structures pour collecter des fonds. Le premier dispensaire ouvre le 26 janvier 2007. Là, avec son épouse, il crée un atelier de kalamkari «afinde donneruntravailetune thérapieàdespersonnes touchéesparlevirus» . En peu de temps, il bâtira un ensemble qui fonctionnera à la force des bras et des
coeurs de tous ceux et celles qui se joindront à lui.
Il faut lire ce livre. C’est une somme d’expériences altruistes, initiatiques et audacieuses. C’est donc cela, la spiritualité de Henri Le Saux ? Entre autres, inconditionnellement oui. Elle n’a cessé d’inspirer les projets les plus novateurs, toujours pétris d’humanité, de cet homme de conviction, de ce chercheur d’absolu qui a pleinement vécu la devise «l’impossible commepossible» . Et qui poursuit encore aujourd’hui sa recherche inté
rieure face au temps qui passe, en même temps qu’il s’inquiète des malheurs grandissants de la condition humaine. L’auteur va jusqu’à écrire à la page 421 : «Lemondepartdanstous lessensetavecunrisque majeurd’unecatastrophe humanitaireàgrande échelle.Lerisqueestréel. Lesresponsables?Nous tousréunis,quirefusonsde partager.Partagerceque nousavonsestlaseulesolutionànosproblèmes.»
Voilà bien un récit d’une rare honnêteté intellectuelle et d’une grande finesse d’analyse. À noter que l’auteur participera au colloque HenriLeSaux,le passeur, qui se déroulera du 28 au 30 juin 2024 à Dijon.
AndréMâge.Aut odidacte-ThéodidacteenInde,
1998-2018. Un livre de photos complète ce témoignage.
Contact : amage@club-internet.fr