Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
ENQUÊTE. Les jardins familiaux,
Ils sont victimes de leur succès…
La Labardie (sous Gourgan), la Croix Grande (Gué de Salelles), La Gineste (à côté du manoir Saint-Félix) : tels sont les emplacements des trois jardins familiaux de Rodez qui suscitent un peu de sagesse et titillent nos racines. Enquête au bout d’un grand jardin.
Gérés par des associations de jardiniers à même d’attribuer des parcelles, ces jardins, autrefois appelés jardins ouvriers, font le bonheur des habitants dans un contexte économique difficile, où la recherche de légumes sains est devenue une constante partagée par nombre de consommateurs. Dans ces éco-jardins familiaux, tout y est. La terre redevient sacrée, et les relations entre jardiniers sont simples, vivantes et apaisées. Ceux-ci partagent volontiers leurs savoir-faire dans un esprit d’ouverture sur fond de convivialité. Et puis, il y a le long chemin de terre qui borde la rivière Aveyron. Que de promeneurs au fil des saisons !
Nous sommes allés aux éco-jardins familiaux de la Labardie – propriété de la Ville de Rodez au même titre que les deux autres jardins précités. C’était peu avant le renouvellement annuel des adhésions. Un moment toujours attendu, car longue est la liste d’attente, et son augmentation grandissante. Une réalité qui suscite des questions devenues préoccupantes.
Comment faire face à une demande toujours plus forte lorsque la place reste limitée ?
Ouverts depuis maintes décennies, les jardins de la Labardie comptent 151 parcelles. Certains jardiniers, familiers des lieux de longue date, n’hésitent pas à délaisser le centre-ville pour venir se ressourcer des heures durant au contact de la terre, et retrouver leurs amis avec qui ils aiment à discuter sur un banc de proximité. C’est le cas du Portugais Custodio Gomez, qui dispose d’une grande parcelle d’environ 150 m2 depuis une trentaine d’années. Lui qui réside rue de la Barrière, dans le Rodez historique, emprunte le bus régulièrement, et ce n’est pas un problème.
Tant d’autres jolies petites histoires seraient à rapporter, des anecdotes significatives d’un bonheur simple et modeste, accessible à tous, ou presque, et qui fait le bonheur, voire le régal des familles. « Chaque année, une vingtaine de parcelles se libèrent et sont en cours de réattribution» , commente Jean-Marie Maurel, président depuis trois ans de l’association des éco-jardins familiaux de La Labardie, créée le 25 octobre 1938, il y a tout de même 86 ans. «Nousinvitonsleshabitantsintéressésàveniren prendreconnaissance,àregarderpareux-mêmes. Maisnotrelisted’attente
resteimportante.Biensûr, ilnousfautdonnerpriorité auxRuthénois,mêmesi nousavonsunetrentaine dedemandesd’habitants del’agglomération.Notre associationsouhaiterait pouvoirdisposerd’autres terrainsafindeproposerde nouvellesparcellesauxRuthénois.Etce,d’autantplus quelaVilledeRodeza achetéprèsdetroishectaresdeterrains,enavalde larivièreAveyron,àlaGas
carie,àquelquedeuxou troiscentsmètresseulementdelaLabardie.Nous vivonsdésormaisdansl’espoird’unagrandissement salutaire.Surtoutqu’aujourd’hui,alorsmêmeque l’onn’ajamaisautantparlé d’approvisionnementlocal, lesjardinsfamiliauxreprésententlemeilleurcircuit courtquipuisseexister…»
Pour tous renseignements : 06 84 39 95 61.