Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Violences faites aux femmes : une directrice d’école agressée
Trois jours auparavant, lundi 4 mars, peu après 17 heures, à deux pas de l’école, la directrice,
Brigitte Gonzales, reçoit « crachats et insultes de la part du père d’un élève, aujourd’hui scolarisé dans une autre école de la ville ».
«Desviolencesphysiques etverbales» aussitôt dénoncées par les parents et les enseignants, qui ont expliqué que le jeune élève « aétéexcluendébutd’année,àcausedesoncomportementviolent.» Le père, lui, n’est pas un inconnu de la cheffe d’établissement, pour lui avoir déjà proféré des menaces.
«Cetteagressionest consécutiveaucomportementtrèsproblématique decetélèvelorsqu’ilétait scolarisédansl’établissement», devaient détailler les représentants syndicaux de l’Unsa et de la FSUSNUIPP. Parmi les premiers à avoir réagi, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, présent à ce rassemblement, ainsi que le député Stéphane Mazars et la directrice académique des services de l’Éducation nationale, Claudine Lajus.
Celle-ci n’a d’ailleurs pas mâché ses mots : «Lorsqu’onestdansl’éducation, onn’estpaslàpourêtre agressé,onestlàpourélever,pouréduquerdesenfants,ettoutel’énergiedes équipesseconcentresur cetobjectif.» Et d’ajouter : «Ladirectricevadisposer d’uneprotectionfonctionnelle,etlerecteursuitde
prèscetteaffaire.» À ses côtés, le député Mazars a informé que «laministrede l’Éducationaétéavertiesur cetévénement» . «Nousdevonsappliquerlatolérance zéro» , a-t-il insisté.
« Je veux être clair : je ne tolèrerai jamais ce type d’actes dans notre ville » , s’est insurgé le premier magistrat de Rodez. Tout en rappelant sa solidarité totale. «[…] Personne ne devrait jamais craindre pour sa sécurité lorsqu’il accomplit son devoir de service public. Chaque agression contre nos agents est une attaque contre la République…»
De leur côté, les élus d’opposition, RodezCitoyen, ont réagi en ces termes : «Il estessentieldetravailler ensemble,aveclacommunautééducative,pourpromouvoirledialogueainsi quel’ententeentrelesfamillesetlepersonneldes écoles.»
Quant à la directrice, elle aurait confié au personnel éducatif « quec’étaitmoins sapersonnequiétaitvisée quelafonctionderesponsableoul’institutionscolaireenelle-même» .
Peu après l’intervention de la police, lundi 4 mars, Brigitte Gonzales a porté
plainte, et une enquête a été ouverte. Le père de famille, auteur présumé de l’agression, connu des services de police et de la justice, a été présenté en comparution immédiate, vendredi 8 mars, au tribunal de Rodez, où il a été condamné à deux ans de prison. Il purgera dix mois supplémentaires pour des révocations de sursis. Il a également été condamné à une interdiction de séjour en Aveyron pour une durée de cinq ans à sa sortie de détention. Le prévenu, un trentenaire déjà condamné à seize reprises, avait été placé en garde à vue au len
demain des faits.
Ces actes de violence seraient de moins en moins rares en France. On signalera en effet les conclusions du rapport sénatorial présenté à la presse, mercredi 6 mars, par la commission d’enquête parlementaire sur le signalement et le traitement des pressions, des menaces et agressions dont les enseignants sont victimes. Un rapport qui pointe leur «terriblesolitude» face aux passages à l’acte. Un sentiment partagé de tous côtés après cette agression en milieu scolaire.