Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
SHOAH. Inauguration d’une plaque nominative à Capdenac-Gare
Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron
Il y a 80 ans, le 6 juin 1944 à Espalion, cinq personnes âgées juives furent les dernières victimes à être raflées puis déportées de notre département. Cette date mettait un terme à quatre années de persécutions et de traques contre la population juive réfugiée en Aveyron.
Durant cette sinistre période, Capdenac-Gare n’échappa pas aux rafles. Trois femmes, onze hommes et six enfants – dont un petit David de 5 ans – furent déportés au seul motif qui’ils étaient nés juifs. Transférés au camp de Drancy, antichambre de la mort, ils ont tous été assassinés dans l’enfer d’Auschwitz et Sobibor, en Pologne.
Afin de transmettre et pérenniser leur mémoire, l’Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron (Amdja) est à l’initiative de l’inauguration d’une plaque nominative en mémoire des juifs ayant résidé à CapdenacGare, et qui furent déportés vers les centres de mise à mort de 1942 à 1944.
Lundi 18 mars, à 11h, sur la façade de la gare de Capdenac, sera inaugurée cette plaque nominative, en présence des époux Serge et Beate Klarsfeld, fondateurs de l’Association des Fils et Filles des déportés juifs de France. Cet événement mémoriel, organisé en partenariat avec le service départemental de l’Office national des Anciens combattants et Victimes de guerre (ONaCVG), est placé sous la responsabilité de Simon Massbaum, président de l’Association pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron, à qui l’on doit l’imposant ouvrage documentaire, AveyronDrancy-Auschwitz(1940
1944), qui relate les parcours individuels, par communes, des 391 juifs déportés ayant vécu en Aveyron.
Serge et Beate Klarsfeld sont tous deux ambassadeurs et envoyés spéciaux de l’Unesco pour l’enseignement de la Shoah et la prévention des génocides. Leur couple est une légende, leur biographie une épopée qui a inspiré des
réalisateurs de cinéma et même des auteurs de bande dessinée.
Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d’un soldat de la Wehrmacht et ce fils d’un juif roumain mort à Auschwitz à devenir le couple mythique de « chasseurs de nazis » que l’on connaît. Avec la volonté tenace, outre de les traquer inlassablement et de lutter
pied à pied contre l’antisémitisme, de porter le souvenir des déportés.
Serge Klarsfeld est président de l’Association des Fils et Filles des déportés juifs de France (FFDJF) et vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Beate Klarsfeld, pour sa part, est officier de l’ordre fédéral du Mérite al
lemand, grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur et du Mérite. On se souviendra, entre autres, qu’en France, ils ont contribué à l’arrestation et à la condamnation de Klaus Barbie et joué un rôle central dans les procès Bousquet, Touvier, Leguay et Papon.