Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Flore Lestrade, communicante animalière
En Aveyron comme un peu partout dans notre pays, nombre d’Ehpad s’ouvrent à des ateliers thérapeutiques sur la médiation animale. Allons plus loin et décalons le regard…
Ces ateliers ne sont pas nouveaux dans les établissements pour personnes âgées dépendantes, où les professionnels de santé sont subjugués par les bienfaits des animaux au contact des populations vieillissantes, parfois atteintes de pathologies graves.
Dans son livre Rendre l’âme, publié dans la collection Témoignages de Mama Éditions, la trentenaire Flore Lestrade raconte avec foi en quoi sa découverte de l’univers des animaux et de leur langage l’a décidée à devenir communicante animalière.
Confrontée à la perte de personnes et d’animaux proches, la très intuitive Flore Lestrade témoigne de son expérience auprès d’eux. Cette sorte d’éveil spirituel a développé en elle une sensibilité particulière et lui a fait découvrir une autre manière de com
muniquer avec les êtres qui l’entourent.
Un regard réconfortant sur la frontière qui sépare ceux qui restent de ceux qui partent. Et pour tout dire, un livre fraternel, sensible et profond, qui apporte des éléments de réponse aux questions que chacun se pose sur la fin de vie. En exergue, l’autrice dédie son témoignage «àceuxquise sententseuls«.
Mais qui êtes-vous, Flore Lestrade, et quel est votre parcours ? D’un naturel curieux et touche-a-tout, cette jeune femme peine à s’orienter dans ses études. Elle ne se sent pas à sa
place et ne trouve pas de sens a sa vie. Hypokhâgne, khâgne, Institut d’études politiques, puis stylisme, elle se fait finalement une place dans le monde de la mode et travaille deux ans pour une grande enseigne en tant que styliste. Son intérêt pour les questions existentielles va finalement la mener sur le chemin de Compostelle. Le contact avec la nature, la marche, les rencontres qu’elle y fait, la reconnectent avec le meilleur d’elle-même.
Sentir plutôt que réfléchir, écouter plutôt que parler, être plutôt que faire, un nouvel univers s’ouvre à
elle. À la toute fin de l’ouvrage, la rayonnante et prometteuse Flore Lestrade délivre un message brûlant qui aurait l’effet d’une piqûre de rappel : «Qui que nous soyons et quelles que soient nos aptitudes innées, nous ne nous rappellerons jamais assez que notre mission, c’est avant tout de vivre, être, aimer et prendre conscience que l’on est profondément vivant. Alors les seules questions qui restent sont : “Qu’est-ce qui est important pour moi ?” et
“Qu’est-ce qui me procure de la joie ?” «
Un plaidoyer fin et troublant venu de loin, à lire très attentivement, parfois même entre les lignes. Sur une préface avertie de Peggy Reboul, elle-même autrice de Consciencesanimales et de Cesanimaux quin’ensontpas , également publiés chez Mama
Éditions.
Toute notre gratitude à Flore Lestrade, qui n’hésite pas à citer Élisabeth Kübler-Ross, pionnière de l’approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie. Il était temps.
Flore Lestrade, Rendre l’âme, Mama Éditions, avril 2024, 304 pages, 14,99 €.