Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Ecriture illisible et cire d’abeille par Pascale Hugonet
Les «Portraits du Fayoum » sont un ensemble de peintures remontant à l’Égypte romaine exécutés à partir du 1er siècle, jusqu’au milieu du 3e siècle.
Ce sont des portraits funéraires peints d’individus, adultes ou enfants, insérés dans les bandelettes au niveau du visage de la momie. Ces portraits sont peints à l’encaustique, avec une préparation parfois à base de cire d’abeille. C’est de cette technique que s’est imprégné la plasticienne Pascale Hugonet pour réaliser ses dernières oeuvres. Elle n’est pas simplement une artiste, mais une chercheuse en Art. «Je me suis renseigné sur cette recette, puis j’ai fait des recherches picturales jusqu’à trouver ma propre manière de l’appréhender». Des oeuvres contemporaines puisées dans l’ art antique. L’artiste mélange la cire d’abeille préalablement blanchie à de la résine, puis colore avec des pigments. Enfin elle sculpte la cire pour laisser un relief apparent. Son thème est celui de l’écriture, et plus précisément de l’écriture illisible. «Cela fait une dizaine d’année que j’exécute ce travail. Avant je faisais du dessin, mais toujours sur l’idée de l’écriture illisible qui est ma constante, quelque soit la méthode utilisée. Le texte est voué à disparaître au regard. J’estime que dès que le présent est formulé, il appartient déjà au passé. Je travaille avec un geste particulier qui rend illisible le texte en dessous. Quoi que rendu illisible, c’est bien le texte qui structure l’oeuvre.»
En parcourant cette exposition, vous rentrerez dans un univers étrange, à la manière de Champollion vous tenterez de pénétrer le mystère de ces hiéroglyphes modernes. Une expérience unique qui ne devrait pas vous laisser de
cire. Pour cette première exposition de Pascale Hugonet à Rodez, ce sont 14 oeuvres qui vous attendent, dont 12 réalisées spécialement pour la galerie. Exposition au 17 place du Bourg jusqu’au 31 mai 2024.