Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Jean-Laurent Olivier « Un crime innommable ! »

HISTOIRE CRIMINELLE

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Jean-Laurent Olivier fut reconnu coupable du viol et du meurtre de deux enfants en 1967, en Picardie

Jean-Laurent Olivier est un assassin français, reconnu coupable des viols et meurtres de deux enfants, les petits Demarle. Le futur assassin est né en 1944 dans l’Aisne. Abandonné très tôt par sa mère, il est confié à une nourrice de l’Assistance publique, puis est envoyé à l’âge de 15 ans comme domestique de ferme à Montlevon. Il est assez beau garçon et l’une des filles de la ferme, Yvette, ne tarde pas à le considérer d’un oeil nouveau. Ils se marièrent.C’est ainsi que le 17 juin 1967, Olivier laboure l’un de ses champs, en bordure de la route de Lizy-sur-Ourcq, au volant de son tracteur. Sur la route, Olivier aperçoit trois silhouette­s. Il s’agit de son voisin, Mr Gaston Demarle, et de ses deux enfants, Pierrette, 12 ans, et Lucien, 10 ans. Tous trois s’arrêtent en bordure du champ, parlent quelques minutes, puis Demarle enfourche son vélomoteur, et se rend à Lizy, où il va préparer son prochain déménageme­nt. Les deux gamins restent là, s’amusent. Et Olivier, sans qu’on ne sache jamais pourquoi, perd la tête pendant quelques minutes. Il suit les enfants, puis descend de son tracteur pour les accoster. Pierrette et Lucien ne se méfient pas, ils connaissen­t bien l’homme. A 19 heures, Gaston Demarle rentre chez lui. Sa femme s’inquiète, les enfants ne sont pas avec lui, et ils ne sont pas rentrés. On s’affole, on avertit le village. Un voisin dit qu’il a vu les enfants près du champ de la famille Olivier, et Jean-Laurent Olivier lui-même confirme ces dires, en ajoutant qu’il a vu également une 4L bleue garée dans le chemin menant au bois. On cherche dans l’angoisse croissante, en se demandant pourquoi. Un crime innommable !Toute la nuit, les battues continuent, et le lendemain matin, à une trentaine de mètres de la route, dans un bosquet, un fermier trouve les corps des petits Demarle. Lucien a de la mousse dans la bouche et la gorge, et son cou porte des traces de strangulat­ion. Pierrette porte les mêmes stigmates. Mais de plus, on constate qu’elle a été violée. Les gendarmes sont face à un crime innommable, mais l’histoire de la 4L les fait tiquer, car même si peu de personnes passent par là, Olivier ne pouvait pas être le seul à remarquer la voiture. Ils interrogen­t donc Olivier, qui, au bout de 48 heures, finit par avouer, et affirme ne pas savoir ce qui lui a pris. Les psychiatre­s ne trouvent rien d’anormal. Il n’est qu’une brute dont l’acte affreux est incompréhe­nsible. L’instructio­n dure près d’un an. Son procès s’ouvre en septembre 1968 à Laon. Olivier est défendu par Maîtres Foviaux et Rives. Me Libmann, avocat de la partie civile, clame que le crime n’est pas celui d’un dément, et qu’aucune circonstan­ce atténuante ne doit être accordée. Exécuté à Amiens par le bourreau André Obrecht le 11 mars 1969Le procureur de la République, M. Vignaud, est implacable, et rappelle que le viol et le meurtre sont passibles de la peine de mort. Olivier encourt trois fois la guillotine. Mais le témoignage du docteur Roumajon qui a examiné l’éléc- troencépha­logramme d’Olivier dit qu’il existe des anomalies, et que la responsabi­lité est atténuée. Me Rives base sa défense sur l’anormalité d’Olivier, Me Foviaux, lui, dénonce le châtiment suprême, qu’il considère comme archaïque. Mais rien ne contrebala­ncera plus les jurés dans leur opinion. Le 27 septembre 1968, après 45 minutes de délibérati­ons, Jean-Laurent Olivier est reconnu coupable sans circonstan­ces atténuante­s. Il signe son pourvoi en cassation, qui est refusé en décembre. A ce moment-là, il est transféré de la maison d’arrêt de Laon à celle d’Amiens, en attente de la grâce présidenti­elle. Les avocats sont reçus par le président De Gaulle en mars 1969. Peu de mois avant son départ de la présidence, Charles de Gaulle décide de ne pas accorder sa clémence. C’est ainsi que le 11 mars 1969, on dresse les bois de justice dans la cour de la prison d’Amiens, qui n’avait pas vu d’exécution depuis le 22 juin 1957, quand Kléber Delaire avait été guillotiné. A 5 heures, on réveille Olivier. Trente minutes après, le couperet tranche son cou. Le docteur Sylvie Schaub pratique sur la tête un prélèvemen­t cérébral, qui confirmera par la suite que Olivier n’était pas tout à fait responsabl­e de ses actes (source Wikipédia).

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