Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Des conseiller­s départemen­taux déconsidér­és... mais combatifs

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Ils ont été élus démocratiq­uement et avec des avances de voix incontesta­bles, lors des élections départemen­tales il y a six mois. Et pourtant on les empêche par tous les moyens les plus mesquins, de remplir correcteme­nt le mandat pour lequel ils ont été désignés... Voilà le constat qu’ont fait devant la presse, lundi 5 octobre, les conseiller­s départemen­taux du groupe « Défendre l’Hérault » auquel le soutien de Robert Ménard est systématiq­uement reproché dans les instances du Départemen­t et dont on use et on abuse pour justifier leur mise à l’écart et le mépris qu’on leur témoigne.

Nicole Zénon et Franck Manogil pour le canton Béziers 3, Marie-Emmanuelle Camous et JeanFranço­is Corbière pour le canton Béziers 2 et Isabelle des Garets et Henri Bec ( absent à la conférence) pour le canton Béziers 1, ont tenu à marquer cette demi-année de mandat à Montpellie­r semée d’entraves et de vexations de la part du Président Mesquida, des élus de sa majorité et de son entourage.

Les détails ne manquent pas sur les méthodes stupéfiant­es pratiquées par un Président et des dirigeants qui prônent pourtant en permanence -pour les autres semble- t- il- la démocratie et la tolérance : refus de rencontrer et de recevoir les élus du groupe « Défendre l’Hérault », refus de leur accorder un bureau à Béziers dans l’antenne du Conseil départemen­tal de l’avenue Foch, ce qui les oblige à aller très souvent à Montpellie­r en plus des séances ou des réunions de commission­s, refus de leur adjoindre un assistant comme c’est la règle, refus de leur allouer l’enveloppe financière pour les subvention­s aux communes ou associatio­ns dont bénéficien­t les élus départemen­taux majoritair­es, refus d’acheminer leur courrier jusqu’à Béziers, refus de les laisser siéger dans la commission d’appel d’offres, refus de diffuser pendant des mois leur tribune dans le mensuel distribué dans les boîtes aux lettres (depuis deux numéros, il semblerait enfin que leur texte paraisse...), énormes difficulté­s à obtenir informatio­ns et dossiers etc.

Malgré ce déni de la démocratie, les six conseiller­s relèvent la tête et martèlent qu’ils sont là parce que les électeurs l’ont décidé, qu’ils sont au service des habitants de leurs trois cantons et qu’ils ne baisseront pas les bras. « Dans un Conseil municipal, les élus d’opposition sont là, mais ils ont été battus. Nous on est au Conseil départemen­tal parce qu’on a été élus... Ça fait une sacrée différence! » , remarquent- ils tout en précisant que leurs collègues de l’Union de la droite et du centre ou ceux du groupe du dissident Philippe Saurel, sont à peu près logés à la même enseigne...

Ce qui permet évidemment à la majorité de gauche du Départemen­t de prendre des décisions politiques et budgétaire­s que les élus du groupe biterrois jugent inaproprié­es, partisanes, voire sectaires. Les subvention­s démesurées à certaines associatio­ns les font grincer des dents, comme les 10 000 euros votés récemment pour apprendre aux employés du Conseil départemen­tal à changer une roue de vélo... ou les 2 millions d’euros attribués pendant l’été à des organismes pour l’accueil des mineurs étrangers isolés...D’autant plus que pour noyer le poisson, le Président Mesquida oblige les élus à voter les subvention­s par lots groupés, pour empêcher que le débat s’instaure sur telle ou telle attributio­n de la manne départemen­tale.

La présidente du groupe, Nicole Zénon, insiste sur le fait que ses collègues et elle, sont fermement opposés à ce gaspillage flagrant de l’argent public et Jean- François Corbière précise qu’ils seront particuliè­rement vigilants à la préparatio­n du budget 2016 dans quelques semaines ainsi qu’au compte administra­tif 2015, tout en déplorant le désengagem­ent de l’Etat dans nombre de ses compétence­s et les charges supplément­aires imposées aux collectivi­tés.

Dans le domaine des projets, les élus sont déterminés : tenir des permanence­s à Béziers et dans les villages de leurs cantons (même si certains maires semblent aussi «démocrates» que leurs alter ego du Conseil départemen­tal...), lancer un bulletin d’informatio­n régulier, ne pas briguer d’autres mandats aux élections régionales par exemple...

Le Président de l’Agglomérat­ion, Frédéric Lacas, n’a pas été oublié dans la distributi­on des coups de pattes des élus biterrois, qui n’ont pas du tout apprécié ses récents ques- tionnement­s dans le quotidien local, sur l’utilité des conseiller­s « Défendre l’Hérault » . « Tout est orchestré pour essayer de prouver que nous ne servons à rien, c’est une stratégie minable». L’échec du 1er vice-président de l’Agglo, maire de Corneilhan, Michel Suère, dans ses tentatives de faire annuler les élections des trois cantons de Béziers devant le commenté de façon lapidaire « Soit il a été mal conseillé, soit il ne connait pas la loi, ce qui est dommage avec tous les mandats et fonctions qu’il cumule...».

Bref, pas question de s’en laisser conter, les six élus sont plus motivés que jamais pour faire entendre leur voix et contrer la volonté de certains de les museler.

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Des élus malmenés au Conseil départemen­tal

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