Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault
Denis Tillinac n’a pas mâché ses mots
On n’en attendait pas moins de lui en l’invitant à Béziers dans le cycle de conférences « Béziers libère la parole» car les Biterrois, comme les Français en général, ne veulent plus de la langue de bois si souvent utilisée par les journalistes, les politiques et autres associations bien pensantes. Il y avait donc foule au Palais des Congrès mercredi 30 septembre pour boire les paroles de celui qui ne supporte pas le conformisme et la bonne conscience distillés par les médias. Erudit, cultivé, féru d’Histoire et fin observateur de la vie politique française depuis ses études à Sciences Po, Tillinac a, comme Robert Ménard, commencé dans le journalisme, à la Dépêche du Midi, avant de devenir patron de maison d’édition et écrivain à succès. Les deux compères se sont donc connus il y a belle lurette et toujours suivis et appréciés. Et Denis Tillinac a bien décrypté la façon qu’a le maire de Béziers de faire de la politique, «avec des moyens artisanaux, Robert a su toucher les Biterrois face à leurs diffi- cultés quotidiennes et malgré des médias très hostiles. La chasse aux sorcières, ça marche fort côté journalistes, mais ça ne fonctionne plus dans la France profonde...». « Regardez ce qui se passe avec Nadine Morano, j’étais aujourd’hui à RTL avec Fo- giel, on avait l’impression que Morano, c’était la réincarnation de Goebbels... C’est dramatique cette intolérance... Je suis intéressé par les gens qui font de la politique autrement...».Et l’écrivain de détailler avec délice le nouveau vocabulaire de ce qu’il appelle la démonologie : « A droite, on est d’abord conservateur, puis populiste, puis réactionnaire pour finir avec l’étiquette de fasciste... Cette classification sectaire n’existe pas pour la gauche !». Continuant en regrettant que le Libération de Serge July ait forgé deux générations de bonnes consciences, fustigeant Aymeric Caron, «un imbécile», Denis Tillinac, constatant combien le peuple est dans un grand désarroi, a poursuivi en exhortant les Français à être «réac» sans complexes et à ne pas se laisser intoxiquer par le langage technocratique des médiatico-intellos... Et en conclusion, ces paroles encourageantes «la gauche est dogmatique, la droite est poétique et sensible».