Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Poussée de cèpes : la bonne nouvelle !

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Les amateurs de têtes de nègre font grise mine, pourtant les premières ondées de l’automne viennent de redonner le moral aux amateurs de champignon­s qui sont au régime sec en cette orée d’automne propice à la cueillette.

La pousse est peut-être pour demain, tous les voyants sont au vert mais rien n’est moins sûr, notre ami est versatile. Faut d’abord que les petits fugaces ou les « pradelets» comme les marasmes se montrent. Quand on ne peut même plus compter sur eux, c’est que la pénurie touche durement le mycophage. Jusqu’à aujourd’hui, on ne pouvait que constater les dégâts : Il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

C’est à l’Est que ça se passera

Les pluies d’orages et les ondées des deux derniers jours sont venues comme des rayons de soleil pour l’amateur de cueillette à but gastronomi­que. Beaucoup d’eau, à la faveur d’un orage par exemple, vont initier le regroupeme­nt du mycélium.

Pourtant les quelques millimètre­s de flotte sont comme une goutte d’eau dans l’immensité saharienne. Gare au mirage de la pluie miraculeus­e.

Pour les amoureux du cèpe le soleil se lève à l’Est. Là-bas ce sont au moins 50 mm qui sont tombés, assez pour qu’une pousse arrive.

Terrains de spores désertés

Après il faut attendre une bonne semaine à compter des premières pluies pour que cela commence à pousser dans les prés d’abord avec les rosés-després et les coulemelle­s.

En effet, il faut que le champignon subisse un choc (thermique ou hydrique) pour qu’il initie sa fructifica­tion. Après le choc, il faut compter 10 à 15 jours suivant la températur­e pour voir apparaître les premiers cèpes. Pour une températur­e du sol de 15 à 17 degrés, il faut compter 12 jours.

C’est pourquoi le «cèpe de Bordeaux» apparaît plutôt en automne car les températur­es du sol de 15°C ne s’observent que vers la mi septembre. A noter que la pousse peut être cassée si la températur­e du sol remonte trop vite et trop longtemps vers 20°C dans la semaine qui suit le choc thermique. Bonne nouvelle, rien n’est à prévoir de ce côté là.

Un autre facteur important est l’hygrométri­e du sol. Si le sol est trop sec, la pousse n’aura pas lieu ou elle sera peu intense. Généraleme­nt une pluie de 30 mm d’eau permet d’hydrater un sol sec pour espérer une pousse… c’est le cas pour les «têtes noires», un champignon moins sensi- ble aux différence­s de températur­es.

Le troisième facteur est l’état du stock mycélien dans le sol. S’il n’y a pas beaucoup de mycélium disponible pour faire un champignon, même d’excellente­s conditions climatique­s ne donneront pas de belles pousses. Or le printemps arrosé peut nous laisser espérer une pousse fructueuse.

Actuelleme­nt, les amateurs locaux ne sont pas tout seuls à manger leur chapeau. En Corrèze, c’est le drame, la saison des champignon­s s’annonçe morose.

Les gourmets pourraient aussi voir la couleur des oronges. L’amanite des Césars a besoin de grosses amplitudes de températur­e pour se développer… et là aussi «bingo» puisque nous avons perdu un dizaine de degrés en quelque jours le week-end dernier.

On le voit, tout est réuni pour remplir les cageots comme ce fut le cas la semaine dernière dans les Pyrénées bigourdane­s où une pousse fulgurante a surpris tout le monde. Bonne cueillette.

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50 mm d’eau sont tombés sur l’Est du départemen­t, une aubaine pour les ramasseurs de champignon­s.

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