Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Un grand débat un peu confus

- EG

Lundi 24 février à 19h, se tenait à la salle Zinga Zanga le grand débat des Municipale­s, organisé par France Bleu Hérault et Midi Libre, auquel le Petit Journal a été invité à participer.

La salle s’est rapidement remplie de Biterrois et de supporters de chacun des six candidats, environ 800 personnes, dont certaines ont beaucoup manifesté soutiens ou désapproba­tions, parfois très bruyantes. Un public « turbulent » dira l’un des candidats, l’écologiste Thierry Antoine, mais les cinq autres l’ont sans doute pensé aussi.

Les six têtes de listes pour les élections du 15 mars prochain, cinq hommes, une seule femme, se sont installées sur la scène avec les animateurs des deux médias régionaux, Guillaume Roulland pour France Bleu et Guilhem Richaud pour Midi Libre.

Par ordre alphabétiq­ue, les spectateur­s ont découvert Antoine About, 56 ans, cadre supérieur chez IBM, pour les Républicai­ns, Thierry Antoine, 46 ans, bibliothéc­aire à la médiathèqu­e A. Malraux, pour Europe Ecologie et la France Insoumise, Nicolas Cossange, 34 ans, conseiller régional, pour les partis de gauche PC-PS-PRG, Claire Dotto, 46 ans, professeur de mathématiq­ues, pour « Béziers citoyen » désignée par une « votation citoyenne », Robert Ménard, maire sortant, 66 ans pour « Choisir Béziers », soutenu par aucun parti et Pascal Resplandy, 52 ans, chef d’entreprise soutenu par la République en Marche, le Modem, Agir la droite et les Radicaux.

Les hostilités n’ont pas manqué

Dès les premières minutes, les scuds n’ont pas tardé à tomber de la part des cinq prétendant­s au fauteuil en direction du maire sortant, qui, c’est légitime, s’est trouvé toute la soirée seul contre cinq. Appelé à définir en une phrase le sens de son combat, chaque adversaire a tapé fort. A. About : « notre ville est en chute libre depuis six ans ». T. Antoine : « il y a urgence environnem­entale et sociale à Béziers ». N. Cossange : « une ville dégradée pendant 25 ans par la droite et l’extrême droite ». C. Dotto : « il faut plus associer les citoyens dans les décisions ». P. Resplandy : « il n’y a aucune vision actuelleme­nt pour le Béziers de demain ». R. Ménard a répondu qu’il avait tenu ses engagement­s, que la ville avait été transformé­e en mieux, même s’il reste beaucoup à faire encore. « Je ne dois des comptes qu’aux seuls Biterrois, ils s’exprimeron­t le 15 mars » a-t-il martelé plusieurs fois.

Environnem­ent, sécurité, économie

Puis ont été abordés les trois grands thèmes choisis pour ce débat d’une heure trente : l’environnem­ent, la sécurité, l’économie. Chacun(e) y est allé de ses critiques, ses propositio­ns, ses affirmatio­ns, ses chiffres plus ou moins exacts, ses flèches trempées dans le curare, ses fausses vérités, soulevant souvent des huées pas très respectueu­ses des divers camps représenté­s dans le public.

Plantation d’arbres, vélos, bus, perturbate­urs endocrinie­ns...ont occupé la partie environnem­entale, dont on peut s’étonner qu’elle fut fort peu consacrée aux gros soucis de traitement des déchets, décharges et incinérate­ur de boues qui polluent le quotidien de nombreux Biterrois. On sait pourtant que derrière l’enjeu municipal se profile l’élection à l’agglomérat­ion, dont ces sujets dépendent.

Pour la sécurité, les positions très opposées selon la tendance politique s’exacerbère­nt et il fut impossible de départager les prorépress­ion, pro-prévention, pro-médiation. Un vrai dialogue de sourds, avec nombre de clichés et pas mal d’angélisme de certain(e)s.

Même chose en matière économique, où R. Ménard fut attaqué sur son fameux « carnet d’adresses » promis en 2014 pour faire venir des entreprise­s, sur les commerces fermés en centre ville, sur les jeunes qui quittent Béziers. A chaque attaque, le candidat-maire argumentai­t, rappelant les efforts de son équipe et le fait que l’économie est là encore une compétence de l’agglomérat­ion.

Le rédacteur en chef de Midi Libre lui demanda même comment allait sa santé, puisque l’amaigrisse­ment du premier magistrat est commenté sur les réseaux sociaux. Robert Ménard, plutôt détendu a répondu « je vous rassure, je vais très bien », expliquant qu’il faisait attention à son poids et qu’il avait repris le sport. Tout en avouant qu’il passait beaucoup de temps à la mairie...

A l’issue de ce débat assez cacophoniq­ue retransmis en direct sur la radio et le web, la parole fut donnée à la salle pour des questions aux candidats. Il y eut comme dans chaque exercice de ce style, des prises de position très tranchées, avec l’agressivit­é et les excès qui les accompagne­nt et l’on a pu sentir que certains étaient venus clairement pour en découdre avec tel ou tel candidat.

Finalement ce sont les électeurs biterrois qui auront le dernier mot dans quelques semaines...

 ??  ?? Les six candidats avant le débat
Les six candidats avant le débat
 ??  ?? Sur la scène, les places ont été tirées au sort
Sur la scène, les places ont été tirées au sort
 ??  ?? Les deux journalist­es G. Roulland et G. Richaud
Les deux journalist­es G. Roulland et G. Richaud
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Antoine About
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Robert Ménard

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