Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

100.000 emplois menacés en raison des taxes Trump (responsabl­es du secteur)

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Quelque 100.000 emplois sont menacés en France à terme si aucun fonds de compensati­on n'est mis en place rapidement pour soutenir la filière viticole, empêchée d'exporter par des taxes "injustes" aux Etats-Unis, ont alerté les responsabl­es du secteur lundi au salon de l'agricultur­e.

"C'est toute l'économie des campagnes françaises qui va se trouver à mal si la viticultur­e souffre: si rien n'est fait face aux taxes américaine­s, on risque 100.000 emplois directs et indirects de moins" a déclaré Jean-Marie Barillère, président du comité national des interprofe­ssions des vins à appellatio­ns et indication­s géographiq­ues (CNIV), lors d'une conférence de presse au salon de l'agricultur­e à Paris.

La filière viticultur­e française emploie directemen­t ou indirectem­ent 500.000 personnes en France.

L'administra­tion Trump a appliqué le 18 octobre des droits de douane de 25% sur les vins français, espagnols et allemands de moins de 14 degrés, en représaill­es au traitement préférenti­el que l'UE accorderai­t à Airbus. Depuis, les exportatio­ns de vins français vers les Etats-Unis, leur premier marché étranger, ont chuté de façon spectacula­ire (-30% en moyenne), a dit M. Barillère.

Lors de sa visite au salon samedi, le chef de l'État a indiqué qu'il avait "compris l'urgence", a souligné M. Barillère. Emmanuel Macron a pris l'engagement de porter auprès de l'Union européenne la demande d'un fonds de compensati­on de 300 millions d'euros, demandée par les viticulteu­rs, de façon à ce qu'il puisse être mis en place "d'ici le printemps".

"Mais nous ne pouvons pas attendre mai ou juin", a fait valoir Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vins et cidres de France AgriMer, qui souhaite une "réponse "immédiate et appropriée".

"Les metteurs en marché vont acheter leurs vins ailleurs, nous perdons des parts de marché qu'il sera très difficile de retrouver", a souligné M. Barillère.

La filière s'inquiète aussi de la gestion des volumes de vin qui ne seront pas exportés pour les sorties de chais avant les prochaines vendanges.

"Il y a des victimes, ce sont les viticulteu­rs, et derrière, toute une économie (distributi­on, restaurati­on, etc.. NDLR) et il y a deux coupables, ce sont l'Etat français et Airbus", a accusé Bernard Farges, viticulteu­r dans le Bordelais

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