Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault
L’ancienne cathédrale resurgit du passé
On en sait un peu plus sur les fouilles préventives qui ont lieu en ce moment sur le parvis de Saint Nazaire. Nos archéologues auraient en effet (les analyses sont en cours) mis à jour les vestiges de l’ancienne cathédrale, celle d’avant 1209. Du moins un projet de nef qui s’avançait beaucoup plus proche du vide ! Les architectes de l’époque auraient décidé d’abandonner la construction par crainte pour la solidité de l’édifice ou par manque de moyens. Cela ne reste qu’une hypothèse. En creusant un peu plus, les archéologues ont même découvert ce qui pourrait être les fondations d’une église encore plus ancienne, celle bâtie durant l’Antiquité tardive ou durant le Haut Moyen Age (Vème au IXème siècle) à partir des constructions antiques de l’époque romaine ! Dans le cadre des travaux de réaménagement du pourtour de la cathédrale par la municipalité, un diagnostic archéologique intervient en amont à la demande de la DRAC/Service régional de l’archéologie. La campagne de diagnostic archéologique vient de débuter et devrait se terminer à la fin du mois de juin. Elle est menée par le service archéologique de la ville et nécessitera plusieurs sondages. Le premier est ouvert sur le parvis de la cathédrale, là ou J. Gondard avait ouvert une fouille en 1956. Malheureusement, les maigres renseignements consignés à son sujet ne permettent pas de retracer l’histoire du site ni de positionner les vestiges rencontrés (absence de plan et de relevé par exemple). Pourtant la monumentalité des structures (considérées alors comme une fondation permettant de conforter la façade imposante de la cathédrale et sa tour nord) et leur importance justifient amplement une nouvelle appréciation. Une puissante fondation en belle pierre de taille (2,15 m d’épaisseur) se trouve dans la prolongation du mur nord de la nef. aquière. Il s’agirait selon toute vraisemblance de la continuité de la cathédrale romane (celle dont la conception est attribuée à Maître Gervais) édifiée au XIIe siècle. Plus précisément, nous aurions là une autre travée de la nef romane et sa façade peut-être constituée par une tour porche (selon une proposition de Frédéric Mazeran, architecte du patrimoine). Plus encore, ce massif de fondation s’appuie sur des vestiges plus anciens. Ces derniers sont bâtis au moyen de blocs monumentaux antiques en remploi. Ils matérialisent une entrée et un pavage monumental que l’on doit pouvoir associer à la cathédrale pré-romane (entre le IVe et le IXe siècle). Ainsi, les deux seuils, celui de la cathédrale préromane et celui de la romane se trouvent exactement au même endroit mais avec 1 mètre de de décalage en hauteur. Pour l’heure, les archéologues tentent de récolter tous les indices qui permettraient de pouvoir dater le plus précisément possible les différentes phases d’aménagement de cet édifice particulièrement emblématique pour Béziers. Dans les semaines prochaines, d’autres sondages seront ouverts, à tour de rôle, sur le plan des Albigeois et sur le plan Monseigneur Blaquière.