Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Chronique de Michel Sabatéry

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L’ami Molière à Bessan. Molière étant né il y a 400 ans, il était de bon ton d’écrire sur ce personnage célèbre entre tous. Voici ce que j’ai écrit, et l’échange qui a suivi sur ma page Facebook.

Michel : « Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, avait quitté Paris avec sa troupe, vers le milieu du 17ème siècle, pour présenter son spectacle en Province. Après un long périple, la troupe avait été accueillie à la Grange-des-Prés, près de Pézenas, par le prince de Conti, alors gouverneur de la province de Languedoc. … Un jour, la troupe chargea malles et décors sur des charrettes, pour aller donner une représenta­tion en Agde. Ce faisant, ils devaient traverser Bessan, petit village. Après être passés au pied du volcan des Mont-Ramus, et avoir descendu prudemment la pente qui marque encore la fin du plateau basaltique, ils arrivèrent à hauteur du village fortifié qu’ils contournèr­ent ... Ils empruntère­nt le petit chemin qui conduit tout droit à la rivière. Elle semblait leur tendre les bras. D’un commun accord, ils décidèrent de faire une halte, s’installère­nt dans la prairie voisine et dételèrent les chevaux. La prairie se terminait par une plage de sable fin, dont la pente douce permettait à des lavandière­s de laver leur linge tout en profitant de la fraicheur de l’eau. La légende raconte que Molière ne fut pas insensible au sourire de la plus jeune ; d’autres affirmèren­t, qu’en réalité, Molière avait dû porter son regard un peu plus bas, vers ce que laissait deviner une chemise entr’ouverte ; mais on ne les avait pas crus. La joyeuse bande, après s’être égayée dans le courant de l’onde pure, finit par se faire sécher dans l’herbe grasse de la prairie où les lavandière­s avaient étendu le linge à sécher. Madeleine Béjart, la favorite de la troupe, prit-elle ombrage, quand Molière alla s’allonger tout près de la jeune fille, je l’ignore ; quand à ce que devint cette relation naissante, vous le saurez ; dans mon prochain livre. » Dan (le plus célèbre des Bessanais, humoriste) : « Tout ça est passionnan­t et nous fait désirer la suite. A quand ce fameux livre ? » Michel : « Daniel ... c’est la fuite en avant ; dès que j’arrête d’écrire mon épouse m’embauche pour le ménage. » Dan : « Alors ne t’arrête pas malheureux ! Tu ne sais pas ce que c’est que les soins du ménage !!! Préserve-toi en écrivant et régale-nous encore de tes histoires passionnan­tes ! » Michel : « Pour le sujet de français du BEPC 2022, j’ai eu une idée. Sujet 1 : Terminer, à sa façon, et en faisant preuve d’imaginatio­n ou en s’appuyant sur son vécu, la relation entre Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, et Mademoisel­le de Bessan. » Dan : « Je peux m’inscrire ? » Michel : « Daniel, j’ai téléphoné au recteur. Il n’est pas d’accord pour inscrire ce sujet dans l’épreuve de Français du BEPC 2022. Pas grave ! J’ai eu une autre idée ; je vais publier un livre avec les fins d’histoire que l’on va me proposer. Je sais déjà que je peux compter sur toi, sur ton frère Jean-Marc, pour l’occitan, et sur ma copine Aurore, romancière, pour une vision plus féminine. Pour le style, chacun sera libre : académique, poétique, humoristiq­ue, emphatique, mystique, biblique, érotique, frénétique, aquatique (si ça se passe dans la rivière), etc. Pour le nombre de pages : 1/4 de page maximum, si c’est biblique, 4 pages si c’est érotique. » Michel (s’adressant à tous) : Bon, je ne vais pas vous dire ce que firent Molière et la jeune Bessanaise. Je vais attendre vos fins d’histoire. Moi, je n’ai pas besoin d’imaginer ; je sais tout, puisqu’elle me raconta. Je l’écoutais d’ailleurs si bien que je finis par la trouver à mon goût et que je lui écrivis cette lettre : « Un dimanche de mai, dès le lever du jour, nous quitterons la ville, nous tenant par la main. D’une course légère, nous suivrons le chemin qui mène dans les près ; et nous aurons vingt ans ; et tu seras si belle. … Nous boirons au ruisseau qui court dans le vallon. Sur la pointe des joncs, joueront les libellules, tandis que l’araignée tissera des dentelles aux branches d’un vieux saule. Nous nous enivrerons du parfum des narcisses, du chant mélodieux du rossignol fluet, et chercheron­s, patients, des trèfles à quatre feuilles dans l’herbe verte et grasse. … Après avoir goûté à la douceur des choses, loin des foules curieuses, nous nous allongeron­s dans la menthe odorante, et, délicateme­nt, je piquerai la fleur que j’ai cueillie pour toi, dans tes longs cheveux noirs (...). Signé Michel Sabatéry. » … Bon, ok, la lettre m’avait servi pour d’autres filles, mais je sais que vous n’allez pas le répéter.

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