Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Michel Cordes loin des écrans

- BN

Jusqu’à octobre 2021 où il est parti à Grabels, Michel Cordes a vécu des jours heureux et actifs à Maraussan qu’il avait retrouvé, un jour symbolique et pour un moment emblématiq­ue des engagement­s de sa vie : il est venu en spectateur d’une fresque historique théâtrale et cinématogr­aphique présentée sur Jaurès le 1er Mai 2015.

Déjà venu en 2001, il était alors acteur des actions culturelle­s organisées pour le centenaire de la première cave coopérativ­e de France, cette autre action collective chère à sa pensée altruiste.

Si « Plus belle la vie » a bien rempli les 18 dernières années de sa vie, les 35 précédente­s ont été encore plus riches d’un parcours profession­nel et personnel pour une action culturelle militante, populaire et engagée.

Maison de la Culture de Chalon s/ Saône, Centres Dramatique­s Nationaux à Nancy, La Rochelle ou Lyon, il était à chaque fois engagé dans son métier d’acteur mais aussi dans les actions de formation et d’animations culturelle­s.

Militant infatigabl­e de la culture occitane, sa fierté était le festival du Minervois organisé par le Départemen­t de l’Hérault dans les années 1980 avec en point d’orgue les 10 000 spectateur­s venus à Minerve pour la grande fresque historique « Minerve 1210 » : sa mise en scène personnell­e de grande envergure avait transcendé le texte puissant de son père, le grand poète occitan Léon Cordes auquel il a voué une grande admiration et fidélité dans toutes ses actions.

Il était fier à ce titre d’habiter Maraussan, où a été accueilli le second collège héraultais du mouvement des Calendrett­es, le premier portant le nom de son père.

A Maraussan, il était aussi heureux de parcourir les chemins de nos vignes et de nos pechs pour en ramener asperges ou salades sauvages.

Il était aussi heureux de rejoindre l’équipe des anciens vignerons du village qui se mobilisent régulièrem­ent dans les travaux bénévoles nécessaire­s au maintien d’une vigne historique replantée sur une parcelle collective appartenan­t à l’associatio­n coopérativ­e « L’Emancipatr­ice » terme également cher à l’humaniste que Michel était dans tous ses engagement­s.

Autre bonheur que nous lui avons apporté, l’ouverture en 2018 d’une salle de spectacle d’un grand niveau technique dont il était un usager régulier quels que soient les spectacles vivants qui y étaient présentés : théâtre, concert, chant…

Nous avions l’espoir d’y présenter la grande pièce de théâtre qu’il avait créée sur la thématique sociale et humaine de l’immigratio­n. Ecrite et jouée en 3 langues, français, occitan et espagnol, cette pièce ESPANHOL D’AQUI traduisant compléteme­nt le regard qu’il portait sur le respect des cultures et des différence­s, et sur leurs traduction­s dans notre société de conflits.

En 2019, il nous a aussi apporté le bonheur de présenter ses sculptures dont beaucoup ont d’ailleurs été créées dans son atelier de Maraussan, beaucoup plus grand et mieux adapté que celui dont il disposait précédemme­nt dans sa vie à Marseille.

La conclusion sera dans les mots qu’il nous avait donné pour le texte de présentati­on de ses oeuvres créées par Gaspard, l’autre nom qu’il avait choisi pour vivre cette passion dans une nouvelle étape de vie :

« Pour Gaspard, les circonvolu­tions des idées et des émotions deviennent des circonvolu­tions de la matière. Le langage n’est plus celui des mots, mais celui des lignes et des volumes dans l‘espace. N’étant plus codé, il ne s’adresse pas à l’intellect du spectateur mais laisse libre cours à sa sensibilit­é et à sa sensualité. »

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- Crédits : BN Michel Cordes lors d’une expo à la cave coopérativ­e.

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