Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
L’Udi Jeunes du Gers réclame des modifications au projet de loi El Khomri
Avec des discussions qui s’annoncent tendues, le projet reporté de la ministre du travail, Myriam El Khomri, doit être comme beaucoup de monde le pense, impérativement modifié en profondeur, afin de le rééquilibrer en faveur des salariés.
Aujourd’hui le projet El Khomri sur la réforme du travail, propose une réforme qui transforme en profondeur le code du travail. Ce projet est tout simplement un retour en arrière des droits des salariés.
Que les choses soient bien claires. La loi El Khomri comme la loi Macron qui l’a précédée n’ont rien à voir avec l’efficacité économique. L’une et l’autre on comme objectif de faire baisser les coûts, en particulier le coût du travail.
Quand on entend le président de la République François Hollande dire sur France Inter, « que les salariés français ne verront aucun de leurs droits remis en cause » c’est tout simplement un mensonge rien que sur la loi Art. L. 3121-33. - I. qui précarise l’emploi, cet article ne donne pas le choix aux salariés de petite entreprise. Avec la possibilité pour les entreprises de faire faire 46 à 48 H par semaine majorés de 10% en heure supplémentaire. Cela entraînera une perte de salaire considérable pour des milliers de salariés en France qui effectue des heures supplémentaires pour arrondir leur fin de mois ou par obligation.
Le texte prévoit aussi pour rassurer les employeurs qui hésitent à embaucher par crainte de ne pas pouvoir se séparer de leurs salariés en cas de difficultés. L’assouplissement du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud’homales devraient y répondre. Là encore un mensonge, quand on regarde de plus près la proposition, Article 30 (L. 1235-3, L. 1235-3, L. 122615) on s’aperçoit cette loi et au détriment des salariés de plus de 15 ans d’anciennetés, avec une loi comme ça sans protection certains employeurs auront une facilité déconcertante pour licencier à faible coût des personnes avec plus de 15 ans d’anciennetés et les remplacer par des jeunes. Cette loi fait disparaître d’un coup le protectionnisme salarial. Tout simplement l’article 30 donne un plafonnement bien plus avantageux pour les plus grandes entreprises. Il faut créer un protectionnisme pour les salariés à partir de 10-15 ans d’ancienneté, pour éviter des débordements
Concernant le licenciement économique : Article 30 bis Intéressant pour les PME et les petites entreprises mais cet article est dangereux pour les grands groupes qui possèdent des filiales en France et à l’étranger, il peut y avoir un risque volontaire de faire baisser le chiffre d’af- faires d’une filiale et délocaliser ou tout simplement licencier sans problème. Cet article favorisera la mise en concurrence entre entreprise et le dumping social en Europe.
Là encore avec l’article 41 qui facilite les licenciements en cas de transfert d’entreprise. Actuellement, lorsqu’une entreprise vend tout ou partie de son activité, les emplois sont maintenus et les contrats de travail sont automatiquement transférés dans la structure qui rachète l’activité. L’article 41(L.123361, L.1224-1) du projet de loi permettra de ne reprendre qu’une partie des salariés et de licencier les autres.
Encore une loi qui d’après le gouvernement permettrait de faire évoluer l’apprentissage en faisant passer les mineurs de 16 ans à 18 ans à 40 H par semaine, Je ne crois pas que faire travailler des mineurs 40 H par semaine, soit une solution. Faire travailler un apprenti 40h par semaine avec un salaire plafonné par rapport à son âge, et tout simplement de l’exploitation, qui résoudra en rien le manque d’apprentis dans les entreprises et ne permettra pas un vrai apprentissage avec autant d’heures.
Je suis conscient qu’il faut réformer le code du travail, je dois le reconnaître il a des avances dans le code du travail, comme le compte d’activité personnel, la visite mé- dicale, des référendums en entreprise… mais cela ne peut se faire au détriment des salariés. Je n’accepte pas le plafonnement des indemnités prud’homales, la flexibilité du travail sans contrepartie pour les salariés, l’augmentation du temps de travail des apprentis qui est un scandale d’oser proposer cela, la redéfinition du licenciement économique. C’est pour c’est différents points que je suis contre cette loi
Quant à savoir si ce texte répond à l’objectif présidentiel, et donc s’il va remettre des million de chômeurs sur le chemin de l’emploi, il faudra attendre, car, en France, les projets de loi ne s’accompagnent jamais d’études d’impact...
Il ne faut pas se tromper de bataille, ce n’est pas cette réforme qui va nous faire sortir du chômage de masse. Christopher Soccio, Délégué départemental UDI jeunes/32