Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
«L’artisanat est une fierté française... enviée ! »
C’était une bonne occasion pour Philippe Archer, Président des coiffeurs gersois, pour recevoir Philippe Martin, Député du Gers.
En effet, c’était la journée formation (pour les professionnels et les apprentis) mais aussi parce que «Loi Macron» fait hérisser le poil chez ces professionnels : tout le monde pourrait s’installer sans qualification ! Une insulte à la profession considère-t-on chez toutes celles et tous ceux qui suivent un apprentissage et qui régulièrement (4 fois par an au moins, «la tendance évolue tellement !») consacrent des heures pour répondre à une clientèle de plus en plus exigeante concernant aussi son apparence. Et donc, pour une des rares fois (c’était une ancienne promesse de l’élu que de ne pas mettre les pieds dans cette institution qui pour lui ressemblait à Guantanamo… Les temps changent ; et les convictions aussi ? De fait, nous aurons entendu le parlementaire faire l’apologie du bon de commande des entreprises une des conditions pour résoudre les problèmes d’emploi… Peu importe, il arrive dans le vrai ! Mais l’essentiel pour Philippe Archer était que le parlementaire touche du doigt la réalité de la formation et de la qualification, voire du perfectionnement : «… Nous ne voulons pas que le Brevet professionnel disparaisse ! Notre diplôme, comme tous nos professionnels, a su évoluer avec diverses spécificités : c’est la base de notre métier et de la transmission d’un savoirfaire qui satisfait notre clientèle et qui s’exporte !... Autant dire, M. le Député que tous nous comptons sur vous, d’autant qu’il n’y a pas de désertification dans notre métier !...».
On frise le ridicule !
Présent pour cette rencontre, Guy Sorbadère, Président de la CMA/32. : «Je ne comprends pas compte tenu de l’évolution de nos métiers que l’on aille vers cette ubérisation de tous les métiers de l’Artisanat ! Ici, tout le monde se forme pour répondre aux exigences des clients dont nous comprenons mal que demain n’importe qui pourra faire n’importe quoi !... Pas de métiers sans qualification !». Enfin, Jean-Marie Rouch, Président de Gers initiatives qui souli- gnera : «… Sans parler de la mise à mal des organismes sociaux du fait que les autoentrepreneurs ne paient pas ou peu de charges !». Jean-Pierre Salers, artisan et Conseiller départemental rajoutait : «…C’est l’effet pervers de l’autoentrepreunariat!».
«L’artisanat est une fierté française… enviée !»
Philippe Martin dira qu’il a entendu ces remarques et précisera sa position : «…Un seul métier peut se faire sans diplôme : la politique ! Et parfois, elle le montre !... -Le diplôme n’est pas le monopole de la compétence- disait Emmanuel Macron et je trouve cela choquant ! Cecit dit, la «Loi Macron2/Noé» n’existe plus, elle fait partie intégrante de la «Loi Travail»: attendons de voir ce qu’elle contiendra réellement… Vous préparez des gens à être des employés, puis des patrons et cela me semble une bonne voie : toute autre conception est déraisonnable. Un diplôme est essentiel et il est étonnant de voir que des «multidiplômés» dénigrent d’autres diplômes ! Pour ma part, j’aime la professionnalisation et c’est pour cela que je suis là ! Il ne faut pas étendre sans fin le statut des autoentrepreneurs… je suis donc à vos côtés aujourd’hui et demain au Parlement je m’efforcerai de convaincre mes collègues élus de la justesse de votre combat !».