Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Il participa à la libération de Belfort en 1944

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Hommage

Tout dernièreme­nt, à Bezolles se sont déroulées les obsèques de Ignace Liceaga. Ce petit bonhomme, d’un naturel aimable, habitait Valence-sur-Baïse depuis quelques années. A la retraite, il pratiquait le jardinage dans un terrain qu’il possédait sur les remparts. Puisatier de son métier, c’est lui qui avait creusé celui qui s’y trouve ; il était d’une énergie remarquabl­e. Dans l’entreprise Touja où il fut employé, il stupéfiait ses camarades de travail car il était fort comme un… Basque, Espagnol de plus ! L’âge venant, il avait abandonné son passetemps favori. Il vivait seul, ayant perdu son épouse l’an passé. Il aimait se promener autour de chez lui avec son fidèle chien. Pas un grand tour car il avait depuis de nombreuses années de sérieuses difficulté­s pour se déplacer, mais suffisamme­nt pour se rendre en haut de l’avenue Lissagary d’où, par temps clair, il pouvait voir ses chères Pyrénées. J’aimais discuter avec lui. Je le retrouvais à chaque commémorat­ion nationale, le béret noir des parachutis­tes de la 2e DB vissé sur la tête, et une impression­nante barrette de médailles sur le torse. Légion d’honneur, médaille mili- taire, médaille de la résistance,… et la Médaille de la Libération de la ville de Belfort remise par Jean-Pierre Chevènemen­t. Il fut en effet un des héros de la libération de cette ville où, envoyé avec un compagnon d’armes au volant d’un char récupérer des soldats coincés sous le feu de l’ennemi, les circonstan­ces les amenèrent à s’enfoncer si profondéme­nt dans les lignes ennemies qu’ils en furent ainsi les premiers libérateur­s. Clin d’oeil de l’histoire, au même moment, sur les plages du débarqueme­nt où notre Basco-Gersois, engagé alors qu’il n’avait pas 20 ans s’illustra, un vétéran an- glais Kenneth Pritchard qui y avait débarqué, certaineme­nt le même jour que lui à quelques kilomètres à Asnelles, y était inhumé selon ses dernières volontés. Sa nombreuse famille, ses amis et voisins, et de nombreux porte-drapeaux parmi lesquels Michel Poirel, Légion d’Honneur, Alamia, Médaille Militaire, Garcia, Combattant­s 39/45, Delle-Vedove, FNACA Valence-sur-Baïse, Bastita, FNACA Castéra-Verduzan, le représenta­nt des fameux bérets rouges bataillon parachutis­te de choc et des engagés volontaire­s de – 20 ans, Pierre Larroche, le président local des Anciens combattant­s et de la FNACA, Alain Geay, médaillé de la Légion d’Honneur, l’accompagnè­rent à sa dernière demeure au son de la sonnerie aux Morts, interprété­e au tambour par un ami de la famille du défunt. Ignace Liceaga repose désormais aux côtés de son épouse en terre gersoise, dans un cimetière perché tout en haut d’une colline, semblable à celles du Pays Basque qu’il affectionn­ait tant. Il mérite notre considérat­ion et notre estime pour un parcours exemplaire. Sa famille à laquelle le journal présente ses sincères condoléanc­es peut être fière de lui.

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Les porte drapeaux autour du cercueil
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Ignace Liceaga

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