« Tu peux pas me rembourser ? Je prends ta voiture ! »

On va l’appeler Paulo. Homme en pleine force de l’âge, il se présente à la barre, accompagné d’une nombreuse famille et d’amis. Père et mère, frères et soeurs, copains... ils sont tous là occupant plusieurs bancs de la salle d’audience. Il est reproché à Paulo de s’être introduit, le soir, en compagnie de deux copains chez M. X, qu’il connaît bien ayant traité des affaires avec ce dernier.

Pourquoi cette visite ? M. X doit de l’argent à Paulo, 500 €, et ne peut les lui rendre. Alors l’ami Paulo décide de prendre la voiture de ce dernier, en se faisant barrer la carte grise à son nom bien entendu ! Mais M. X n’est pas tout à fait d’accord... et des gifles sont généreusement distribuées à son encontre, tant et si bien qu’il finit par céder. Il déposera plainte après le départ de Paulo et de ses comparses au Commissariat de police. En effet, juridiquement cela s’appelle une extorsion.

A la barre, Paulo reconnaît les faits mais demande à la présidente :« Il me doit de l’argent, alors je fais comment moi pour vivre, j’ai un enfant, ma femme ne travaille pas, j’ai juste le RSA pour vivre, c’est dur la vie pour moi, comprenez le ! ». Pour la petite histoire, Paulo est déjà connu de la Justice pour des affaires de vols, dégradations, outrages, violences avec arme, conduite sans permis...

Le Ministère Public demande 8 mois d’emprisonnement. Aussitôt des cris, des vociférations de la part de l’intéressé et de ses proches ; « Mettez-moi 5 ans tant que vous y êtes ! C’est honteux ! Je suis la victime !».

Tout le monde sort alors du tribunal... on téléphone -à un avocat ? - on vitupère contra la société. Tout l’art de vouloir retourner la situation à son compte. Mais cela ne trompe personne. La loi passera sans faiblesse à l’encontre des profiteurs de notre système. Alors quoi, on n’est plus au Far West ! C’est la Justice qui nous rétablit dans nos droits bafoués.