Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
L'hôpital spécialisé s'invite en séance
Vendredi dernier, se tenait dans l’hémicycle de l’Assemblée départementale la réunion en vue de l’adoption de la Décision modificative (DM) pour le budget 2016. Une réunion qui fut quelque peut bousculée dans son ordre du jour par l’intervention du monde syndical attaché à l’hôpital spécialisé (psychiatrie) qui dénonçait l’entêtement ministériel en vue d’imposer la fameuse loi GHT (Groupement Hospitalier Territorial) qui allait considérablement affecter l’unité hospitalière gersoise, tout en sollicitant une dérogation (leur dernier courrier adressé au Ministère, signifiant leur refus d’obtempérer, étant de plus resté sans réponse...).
Tour à tour, les leaders syndicaux interviendront pour rappeler cette loi imposée de manière autoritaire, saluer les parlementaires députés gersois pour leur opposition à la décision gouvernementale et solliciter l’engagement de tous les Conseillers départementaux pour appuyer leur revendication : «Il est urgent de faire bouger les choses, il y va aussi de l’état des bâtiments qui se dégradent de plus en plus ! Il faut mettre un coup d’arrêt à cette politique d’austérité». Philippe Martin, Président du Conseil départemental, rappellera son soutien aux personnels : «…la meilleure garantie pour l’établissement c’est l’autonomie, la dérogation, donc je ne me sens pas lié par une quelconque solidarité gouvernementale, d’autant que cette dérogation est prévue par la Loi que d’autres l’ont obtenue. Aucune concertation n’a été organisé avec l’ARS, oui, c’est une déni de démocratie! Depuis 18 ans, j’accepte les critiques, la colère mais je n’apprécie pas qu’un Ministre qui bafoue ses parlementaires...». Et de menacer: « je ne voterai pas le budget de la Sécurité Sociale, c’est une réponse politique et personnelle et c’est rare pour un député de la majorité d’agir ainsi !» conscient que sa côté de popularité «là-haut» en prendra un coup… Et de lire le voeu présenté par l’Assemblée départementale. Certains regretteront que l’opposition au Conseil n’ait pas pris acte, par une déclaration, de cette cassure entre des Députés et leur gouvernement qu’ils sont censés soutenir... Mais il reviendra à Michel Gabas de demander en quoi une telle dérogation pourrait améliorer le sort de nos établissements ? Le Président lui précisera que «le fait d’être intégré avec d’autres aux situations financières plus fragiles fragiliserait aussi celle des gersois, «convalescent en matière de gestion». Il faut le conserver ainsi !».
Le voeu étant voté à l’unanimité, la séance pouvait reprendre l’ordre du jour où l’on délibérera sur :
- les investissements (plus qu’en 2015) avec moins d’emprunts ;
- l’aide aux communes ; le redéploiement des services publics ; la lutte contre la pauvreté ; la rénovation énergétique ; les routes ; la restauration scolaire.
Bref, un projet de décision Modificative qui prévoit en fait, un réajustement de 6,3 millions d’euros. A noter une progression des dépenses de RSA de 10 % pour l’année. «En tout état de cause» soulignera le Président Philippe Martin, la Loi NOTRe ne sera pas l’occasion d’un désengagement de la part de notre collectivité !...».