Des réfugiés afghans à Auch

Ils sont au nombre de 19. 19 migrants mineurs « isolés » sont donc hébergés à l’EHPAD de la Ribère à Auch depuis vendredi dernier au petit matin après avoir été accueillis par la Croix Rouge et l’association REGAR. Ces jeunes sont encadrés par des unités de la Sécurité civile et ils furent, dans leur trajet accompagnés ar des fonctionnaires britanniques car leur avenir ils le voient surtout Outre-Manche. Et compte tenu de cet évènement, Préfet, Sénateur-maire d’Auch et Président du Conseil départemental ont souhaité en informer la population gersoise : «Depuis plusieurs mois» dira en préambule Pierre Ory, Préfet du Gers «nous hébergeons des migrants notamment à Le Brouilh-Monbert et ce pour des moments de repos par rapport aux situations endurées ailleurs. Ces centres d’hébergement sont également un sas, un moment d’attente pour les vérifications d’usages : identité, état de santé, etc. Le Gers a pris un engagement, celui de participe à la résolution du «camp de Calais ». Ce mouvement a commencé la semaine dernière et 6000 personnes ont donc été réparties sur le territoire nationale, dont dans le Gers sur 2 centres : Le Brouilh-Monbert et l’EHPAD la Ribère. Dans l’ensemble, les maires ont joué leur rôle d’accueil en faisant remonter leur capacité d’accueil : au total une quarantaine de places seraient disponibles. Nous avons ainsi répondu à la demande du Ministère de l’Intérieur. A l’heure actuelle, leur dossier est étudié par les autorités britanniques mais nous sommes confrontés à 3 situations :

- le cas de mineurs accueillis en Grande Bretagne;

- le cas de mineurs n’ayant pas la capacité de la rejoindre et et seront pris en charge par le Département ;

- des mineurs qui n’en sont pas au regard de leur état-civil vérifié.

Tous ces contrôles (alors que certains notamment sanitaires, peuvent être soumis à l’accord des intéressés euxmêmes) peuvent prendre quelques semaines mais nos services de l’État procéderont aux vérifications d’usage.

Pour leur accueil, l’accueil de mineurs n’étant pas prévus, nous avons du adapter nos structures et modifier notre stratégie d’où l’implication du Conseil départemental ».

«L’aide à l’enfance est une compétence historique du Département» soulignera Philippe Martin «qui en accueille déjà quelques 445 et ce dans des familles d’accueil ou des institutions. Et ces 19 personnes doivent donc être mises en parallèle avec ce chiffre de 445. Notre rôle va être d’appuyer techniquement pour la réo-orientation de ces migrants, mais aussi sur le plan sanitaire avec le service «Prévention santé» qui sera mobilisé avec le docteur Sarlon. Ce sera en tous cas, un appui concret avec une cellule de veille, avec l’intervention de cadres de l’ASE et avec l’appui des Maisons de Solidarité ».

Franck Montaugé, Sénateur-maire d’Auch rappellera, lui, que « le Gers s’est construit dans ces mouvements de population et que cela faisait partie des valeurs de la Gascogne mais aussi de la République : le Gers est une terre de passage et d’accueil ! Et je tiens à remercier la direction de l’hôpital qui a eu un rôle positif !».

On parlera donc de temps de repos, d’humanisme, de respect des personnes (ce sont des mineurs et alors que certains les auraient déjà pris en photos... ce qui ne manquait pas d’étonner), mais aussi de coût : 185 € par jour.

Pour autant, l’on sentait bien que tout autre commentaire allait hérisser les «responsables» et qu’il était donc «interdit» aux gersois d’avoir des interrogations : ils seraient, illico presto, condamnés par la bienpensance… dans un pays où la précarité frappe durement de nombreux concitoyens… «La France» disait quelqu’un «ne peut accueillir toute la misère du monde, mais» poursuivait-il «elle doit prendre sa part». Reste, pour beaucoup, à savoir qu’elle est cette « part» !

Le ton était grave, empreint de compassion...