Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
La consécration du nouveau temple
On a beau être versé dans un monde spirituel, il n’empêche que, parfois, des contingences matérielles s’imposent à notre petit quotidien. Et c’est ce qui était arrivé à la GLNF (Grande loge nationale française), Province « Occitanie » (un nom qu’elle s’était choisie avant la réforme territoriale…), qui avait du changer d’adresse pour des raisons de bâtiment. Ceci étant, un nouveau temple doit être soumis à une cérémonie qui obéit à un rite précis, la consécration. Et pour cet évènement exceptionnel, c’est le Grand Maître de la GLNF, JeanPierre Servel, qui est venu en personne à Auch dernièrement. Il a été reçu par quelques 120 membres pour présider cette cérémonie de consécration du nouveau « Temple « Pierre Lévêque » de la grande loge provinciale d’Occitanie. Au-delà de ces quelques contingences, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui se posent des questions quant à l’utilité de telles associations s’affichant spirituelles dans une époque qui se veut très matérialiste et plutôt virtuelle.
« Être « frère » dira JeanPierre Servel « c’est une lutte, un combat d’abord contre soi-même dont l’objectif est l’évolution de la personnalité». Dans d’autres sphères, l’on parlera de développement personnel. « Ceci dit, la franc-maçonnerie a le voeu, un peu utopique, de promouvoir un système de valeurs basé sur la fraternité, la fidélité, le sens de l’honneur, de tolérance : le rêve de toute obédience est de voir ses frères rayonner ! ». « Cela représente aussi » précisera le Grand maître « un espoir, car ces valeurs sont belles, fondamentales que des milliers de personnes partagent. Et le rôle que nous nous assignons est de les perpétrer». Il reconnaissait également que la GNLF avait connu quelques soucis sous la responsabilité de l’ancien Grand Maître «comme beaucoup de mouvements ce n’est pas une question de principes ou de règles mais d’un comportement individuel». Et de rappeler que dans les séances de travail «en loge» il n’était question ni de politique ni de religion «sources de divisions». Pour autant, leur référence il la nomme sous le vocable de «Grand Architecte de l’Univers » et trouve que l’on accorde un peu trop de place au principe de la «Laïcité» : «Pour notre part, nous respectons le choix de croire ou de ne pas croire ! Encore que pour appartenir à la GNLF, la première des conditions est de croire en Dieu ». Quant à la chute des civilisations, il l’attribue «à la perte des valeurs fondamentales et aux erreurs humaines », et l’on en est pas près pour autant à organiser «une croisade» : Saint-Louis, c’était une autre époque !… Bien sûr, si l’on évoque le problème de la confidentialité (du « secret»), de réseaux et autres intéressements, élitisme voire un besoin d’hédonisme, JeanPierre Servel se veut formel : «C’est une erreur d’interprétation : il n’y a pas d’élitisme, pas plus qu’il n’y a de philosophes ou de gens puissants. Notre motivation est de tenter de répondre à ce principe: «Connais-toi toimême» -attribué à Socrate- à titre individuel».
Ne reste plus à la GLNF qu’à accepter la parité : les femmes brillaient par leur absence.