Alphabet « J » comme « joie »

Le beau nom de celles qui s’appellent Laetitia : « joie», nom qui vient du latin ! Laetitia et gaudium deux nuances pour dire les variations presque musicales de la joie. Le deuxième mot comme prénom n’a pas reçu le même accueil que le premier. A cause de sa lourde syllabe finale face à la légèreté de la finale en «a» de Laetitia ? Mais qu’en est-il de la joie elle-même ? Est-elle un simple sentiment qui passe comme tous les sentiments ou affects ? Ou bien est-elle un état de l’existence, d’un « vivre joyeux» caractérisant la personne ? Soulignons pesamment cet «ou bien «ou bien», balancement entre deux options qu’il faut démêler pour dire ce qu’est la joie : éclat passager ou constante qui soulève la vie et vous habite. Donc comment est ton habitation ? Joyeuse ou bien seulement traversée d’ éclats de joies éphémères, bruyantes, rares, si rares qu’elles étonnent et ne se conçoivent qu’avec peine ? Il y a «des» joies et il y a «la» joie. Dans une société morose, triste même, que les analystes perçoivent, parler de joie peut paraître indécent. Joie dans le travail est provocateur : il faut savoir se plaindre. Joie dans les loisirs n’est pas le but, la plupart des sports étant orientés vers le dépassement de performances en vue de la compétition. Les spectacles ? Pas jubilatoires ! Ainsi, où situer la joie dans nos espaces de vie sociale ? Restent peut être la famille, l’amitié, l’amour. Joie et amour certes se confortent mutuellement. Pas de joie compatible avec la rancoeur, l’aigreur, encore moins la haine. La joie ne peut surgir qu’après le dépassement du négatif, de tout négatif. Celui-ci étant surmonté, les « éclats de joie» peuvent surgir, et «l’état de joie» s’installer en soi devenant vrai chez soi, nouvelle habitation.Cette joie profonde, enfouie, peut dès lors porter le deuil , la souffrance et le malheur. Et si la joie était «divine» et «mystique» comme pense Bergson, l’associant à l’élan de vie et à l’amour créateur ?

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