Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Le foie gras flambe : une hausse de dix euros le kilo
ET PENDANT CE TEMPS À SAMATAN… RASSEMBLEMENT POUR L'ABOLITION DU GAVAGE
Dix-hui t dépar tement s , soi t 4 000 élevages, ont été touchés par l’épisode de grippe aviaire qui a conduit, début mai, à l’arrêt complet de la production de foie gras pour 4 mois.
Grippe aviaire : une facture salée
« Nous avons traversé une crise sanitaire sans précédent», confirme Christophe Barrailh, président du Cifog, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras. Un coup dur pour la filière, première productrice mondiale : elle a estimé ses pertes à 270 millions d’euros, auxquels il va falloir ajouter dans les deux ans à venir des investissements en matière de biosécurité, à hauteur de 220 millions d’euros.
La facture globale, salée, s’élève à 500 millions d’euros.
Une production en chute libre
La fermeture momentanée de milliers d’entreprises a conduit à une baisse de la production nationale de l’ordre de 25 %. Moins de 14 500 tonnes seront proposées sur le marché cette année, contre 19 200 tonnes l’an dernier. Or, la consommation de foie gras demeure stable. Il reste parmi les mets préférés des Français (66,3 %), notamment à Noël, loin devant les coquilles Saint- Jacques (48,4 %) ou le saumon (37,4 %) (1). Conséquence immédiate : si le foie gras sera bien présent sur les tables des fêtes de fin d’année, il faudra débourser un peu plus pour s’en offrir : « Environ 40 centimes d’euro par tranche de 40 grammes » – soit 10 euros de plus au kilogramme – précise MariePierre Pé, déléguée générale du Cifog.
Un risque de rechute ?
La filière se veut néanmoins confiante.
Malgré la grippe aviaire, les Français gardent une bonne image du foie gras et savent qu’il n’existe aucun risque à en consommer : 82 % d’entre eux vont d’ailleurs en acheter dans les toutes prochaines semaines. Cependant l’ombre de l’épizootie plane toujours : depuis le début de la crise, « plus de 1 000 contrôles ont été effectués. Quelques foyers sporadiques ont été détectés, mais on peut dire que le virus a été éradiqué. Toutefois, nous ne serons jamais à l’abri de voir, sporadiquement, un foyer apparaître », reconnaît Christophe Barrailh. Malgré cette épée de Damoclès, le secteur compte bien se relever de cette année noire et revenir à l’équilibre à l’horizon 2018, une fois que les infrastructures aux nouvelles normes de biosécurité seront adaptées.
Une première enveloppe de 130 millions d’euros a été débloquée par le gouvernement.
Les dossiers d’indemnisation des éleveurs, eux, sont toujours en cours de finalisation.