Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Drogue au volant : 23 % des accidents mortels
Depuis le début de l’année, la présence de produits stupéfiants est en cause dans 20 % des accidents mortels. Moins perceptible que l’alcool, la drogue donne un sentiment de fausse sécurité. Explications.
Les chiffres parlent d’euxmêmes. En 2015, la drogue au volant avait été en cause pour 40 victimes d’accidents mortels dans la région.
Depuis le début de l’année, ce chiffre a bondi a plus de 20%. « Au contraire de l’alcool, les gens ne mesurent pas les effets du cannabis, qui est en cause dans la plupart des cas. Ils n’ont pas cette sensation d’ivresse, en prenant le volant, après avoir consommé le matin. La drogue donne le sentiment de fausse sécurité ».
Les effets de la drogue sont pourtant bien réels : « Elle rend le conducteur monotâche. Il va être concentré par exemple sur sa vitesse, mais pas sur son environnement. Ou bien sur sa trajectoire, mais sans réaliser qu’il roule très vite. Il n’est donc plus concentré sur l’ensemble des tâches inhérentes à la conduite, et le danger est bien là. Sans parler du rétrécissement du champ de vision ou de la mauvaise évaluation des distances. On parle d’ailleurs d’ivresse cannabique.
Pour les drogues dures, c’est encore pire, puisque cela provoque un effet désinhibateur et donne un sentiment de toute puissance. Ce qui conduit à prendre à 130 un virage qui est limité à 70.
La police et la gendarmerie ont multiplié les contrôles ciblés ces dernières années, même s’ils impliquent des moyens lourds. Un test salivaire permet de voir s’il y a une réaction positive à l’une des cinq grandes familles de drogue. Les analyses sanguines vont ensuite le conforter : « La trace d’un joint reste visible en moyenne six à sept heures. Mais tout dépend de la qualité du produit, de la quantité et des habitudes de consommation. L’analyse de sang va pouvoir détecter tous ces paramètres avec précision. »
La drogue rend le conducteur monotâche. Le danger est là La trace d’un joint reste visible en moyenne six à sept heures