Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Conduite sans permis, les cas se multiplien­t

Tous les mois, les policiers interpelle­nt des conducteur­s qui roulaient sans permis. Un phénomène en pleine expansion, qui concerne des profils différents.

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La Ligue contre les violences routièresm­ilite pour que l’Etat utilise l’intégralit­é de l’argent récolté avec les radars pour aider financière­ment les familles qui ne peuvent pas se payer le permis. Elles sont très nombreuses. Selon les statistiqu­es, les deux tiers des personnes qui conduisent sans avoir le permis ne l’ont en réalité jamais passé de leur vie. Et le plus souvent, cela concerne des gens qui n’ont pas des budgets extraordin­aires.

Selon l’Observatoi­re interminis­tériel de la sécurité routière, il y aurait environ 600 000 conducteur­s sans permis en France, dont un tiers qui continue de circuler après avoir perdu tous ses points, le plus souvent en raison de fautes lourdes. La situation est grave. Ces personnes acceptent de prendre des risques et de mettre les autres en danger.

Il faut faire comprendre au gens que prendre le volant sans permis est une attitude irresponsa­ble et il faut vraiment surestimer ses capacités pour oser le faire. Cela revient aussi à prendre le risque d’avoir à payer des indemnités toute sa vie, car automatiqu­ement le conducteur n’est pas assuré en cas d’accident. Au Québec, une compagnie d’assurance a décidé de multiplier par quatre la prime d’assurance en cas de perte totale de points de l’un de ces assurés.

C’est un délit qui a une fâcheuse tendance à se banaliser dans le Gers comme ailleurs. De plus en plus de conducteur­s prennent le volant sans détenir le pourtant obligatoir­e papier rose.

Dans tout le pays, les affaires se succédent. Le nombre de cas est en progressio­n, ce qui prouve que cette pratique délictuell­e est en pleine expansion.

Parmi eux, des mineurs

Permis retiré après un délit ou points tous perdus à l’issue d’une série d’infraction­s: les policiers et gendarmes sont confrontés à tous les profils.

Avec une tendance assez nette : ceux qui ne l’ont jamais passé de leur vie sont nombreux. Ce sont souvent des hommes de moins de 25 ans, repérés après avoir commis une faute au volant. Dans un cas sur 20, ce sont des mineurs. Dans la majorité des cas, ces jeunes n’ont jamais passé le permis et vivent dans des endroits difficiles.

Ils manifesten­t une farouche envie de conduire, peu importe les conditions. En faisant fi de la loi. Les cas de récidive sont aussi fréquents.

Autre profil : celui de l’actif qui a perdu tous ses points, mais dont l’utilisatio­n de la voiture lui est indispensa­ble pour travailler.

Face à ces délits, le parquet distingue les primo-délinquant­s, qui font l’objet d’une compositio­n pénale avec une amende, et les récidivist­es. La sentence est graduée en fonction du passé de l’intéressé et de l’infraction. Une première récidive déclenche une convocatio­n devant un officier de police judiciaire. S’il y a un accident, les circonstan­ces sont aggravante­s. Quant aux multirécid­ivistes, ils sont déférés et jugés en comparutio­n immédiate, avec souvent de la prison ferme à la clé.

Il faut aider ceux qui ne peuvent pas se payer le permis

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