Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Tribune ouverte
Il y a moins d’une semaine le 2nd tour de la primaire de la droite rendait son verdict. Un des principaux partis politiques français désignait son candidat pour la prochaine élection présidentielle au terme d’un processus démocratique qui aura été indéniablement un succès. Le grand enseignement à retenir, me semble-t-il, est que la droite s’est redéfinie, a retrouvé son ADN et réaffirmé et assumé ses valeurs avec clarté. Elle est une partie de la France et cette mise au clair était nécessaire après des années de confusion idéologique à peine dissimulée par l’événement du 21 avril 2002 et la personnalité de Nicolas Sarkozy. La droite traditionnelle a choisi son champion et les semaines à venir montreront que, finalement, c’est la droite traditionnelle, conservatrice, parfois violente, souvent méprisante qui l’a emporté. La droite modérée a été balayée. Le Gers a suivi la tendance nationale. Mais moins d’une semaine après, déjà, les tensions apparaissent car des hommes ne sont pas à la hauteur. D’éternels opportunistes, multicartes de la politique, se sentent pousser des ailes et s’autoproclament candidats naturels et légitimes aux élections législatives ou à d’autres à venir, dans une union départementale qui veut court-circuiter les partis traditionnels après avoir tout fait pour les conquérir, mais en ayant lamentablement échoué ! Mais certains des membres de cette union ont oublié deux réalités essentielles. D’une part, le rassemblement qui semble être la raison et la finalité de cette démarche ne se proclame pas, il se construit ! Et cette démarche de construction ne peut se faire en cultivant l’entre-soi et le mépris de ses partenaires. D’autre part, une telle démarche ne peut aboutir en dehors des partis politiques même si ceux-ci doivent impérativement se réinventer. On ne peut pas à la fois dénoncer un système et vouloir à tout prix en faire partie. En effet, si un des objectifs de l’Union Pour le Gers est de désigner des candidats aux élections législatives dans un processus dont les règles ne sont pas clairement définies, alors une grossière erreur est commise. Penser que ces autoproclamations peuvent nier les processus de désignation par les partis, c’est ignorer que le financement des partis politiques pour les années à venir dépend justement des résultats aux élections législatives ! Les élections internes du début d’année ont permis au parti LR, principal parti d’opposition dans le Gers après le Front National de mettre (enfin !) de l’ordre dans la maison en écartant les «anciens» et en refusant les opportunistes ! L’UDI gersoise n’en finit pas de ne pas savoir où elle habite en repoussant à maintes reprises le processus interne de désignation de ses représentants. Ce qu’on appelle encore la gauche devra réaliser à son tour cet exercice de clarification idéologique. Espérons que la primaire qui s’annonce lui permettra d’atteindre cet objectif. Et pendant ce temps-là, des milliers d’élus et de citoyens se désespèrent de ce spectacle lamentable ! Au mieux, ils n’exerceront pas leur droit de vote, au pire, ils choisiront les voies extrêmes pour exprimer leur colère. En réalité, ce qui se dessine, c’est une nouvelle recomposition et une nouvelle définition du paysage politique : d’un côté, les conservateurs qu’ils soient de l’ancienne droite ou de l’antique gauche ! De l’autre côté, les progressistes, réformateurs, pro-européens, promoteurs de la réhabilitation de la valeur travail, garants de la liberté d’entreprendre, lucides sur les transformations de notre monde notamment grâce au développement du numérique et conscients des risques que fait peser aux plans social et environnemental, une fuite en avant incontrôlée de nos sociétés sans repères ni règles de protection des plus faibles. Aurons-nous les élus et responsables politiques gersois à la hauteur de ces enjeux ? Pour certains et au vu du spectacle qui nous est offert ces derniers jours, il est permis d’en douter.
A tous les autres - et bravo aux 19 «frondeurs» de l’UPG! -, je veux m’adresser en exprimant ma conviction qu’un large rassemblement est possible autour de l’intérêt du plus grand nombre et au-delà des clivages traditionnels dépassés ! Christophe Azanza, MoDem/32