Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Rabah Madène, un homme fidèle à ses engagements
A quelques jours de son 88e anniversaire, Rabah Madène vient de quitter les siens, une grande et belle famille dont il pouvait être fier malgré sa grande discrétion et qui l’a accompagnée jusqu’au bout dans sa maison qui restait le point de ralliement de ses enfants. Cet Algérien militaire dans l’armée française avait été contraint de quitter son pays en 1962 . Accueilli à Mirande avec son épouse et ses 5 premiers enfants, il avait recommencé une nouvelle carrière dans l’ONF comme certains de ses confrères, en travaillant dans la forêt de Berdoues. C’était ensuite une nouvelle installation en Corse tandis que la famille s’agrandissait, les aînés volant déjà de leurs propres ailes. Avec 2 filles installées sur le continent, la fibre paternelle l’a poussé à retourner à proximité de leurs foyers. En 80, après la construction de sa maison rue de la Roquette, c’était donc l’arrivée à Seissan malgré la contrainte d’un travail éloigné, dans l’Aude, à Caunes Minervois Quand on voit avec quel dévouement, quelle profonde loyauté, quel sens de la droiture et de l’honnêteté, quelle tolérance et quels projets de réussite, tous ses enfants ont été élevés, continuant leurs études ou s’insérant rapidement dans le monde du travail, et surtout libres de leurs choix de vie quel que soit le domaine, cette famille ne peut que forcer l’admiration et le respect. Au lieu de parler d’intégration, il est plus réaliste de mettre en avant sa capacité à vivre harmonieusement son mélange de cultures tout en la transmettant à ses enfants. Tant que son état de santé l’a permis, fier de sa double culture mais tout en discrétion, Rabalh Madène était présent lors de chaque commémoration au pied du monument aux morts, son épouse ayant maintenant repris le flambeau. Aussi, lors de ses obsèques au cimetière, parmi la foule venue l’accompagner, les membres de la FNACA avec leur drapeau, un beau message bien mérité qui saluait l’engagement de cet homme qui n’avait jamais pu revoir son pays d’origine. Que ces signes d’amitié et de reconnaissance soit un réconfort pour son épouse et sa famille très éprouvées !