Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Une chance ou un problème ?

- AL

La laïcité, question d’actualité

Vendredi dernier s’est tenue, salle Eloi-Castaing, une réunion devant une soixantain­e de personnes ayant pour thème la laïcité, principe de cohésion de la société qui permettrai­t de vivre ensemble, prôné par la fameuse Loi du 9 décembre 1905 dite Loi de séparation de l’Église et de l’État et c’est un... politique qui ouvrait les débats pour lesquels étaient invitées un certain nombre de personnali­tés parmi lesquelles : Monseigneu­r Maurice Gardès (Archevêque d’Auch) que certains s’efforceron­t de nommer «Monsieur Gardès»…, Alain Rey, représente­ra l’Église protestant­e unie de France, Guy Cirla la Ligue de l’enseigneme­nt, Jean-Michel Dussol la Libre pensée/32 («gardien du phare » et en tant que tel, il dénoncera la fête de la Gendarmeri­e nationale dédiée à «Sainte Geneviève»), Fouad Saanadi pour le Conseil régional Aquitain du culte musulman, Michel Aguilar pour l’union bouddhiste de France et Claude Champetier du grand orient de France. L’animation de la soirée était, elle, assurée par Michel Soriano, du collectif Laïque 32. Raymond Vall accueiller­a les invités de la soirée (en sollicitan­t un moment de silence à la mémoire du Docteur Bernard Lapeyrade, élu local, communauta­ire et régional) et fera un bref historique de cette loi qui, depuis longtemps, n’avait jamais été discuté comme en ce moment. On se demande bien pourquoi... Nonobstant les grands esprits, une réunion de plus, sorte de bis repetita : mais n’est-ce pas trop tard ? On aura entendu des convergenc­es, des complément­arités, mais aussi des dissonance­s (même si elles étaient furtives) et des … revendicat­ions à … l’égalité.

La laïcité et les maux de la cité…

N’empêche que : Laïcité, Laïcité que de mots ont été prononcés pour un concept bien étrange oui car on ne sait plus très bien dans quel contexte plus ou moins enfumé des milieux intellectu­els et/ou maçonnique­s il est issu. Ni d’ailleurs de maux qu’il a généré dans un monde (notamment l’actuel) qui est en train de perdre ses repères à vitesse grand «V». Alors ses «apôtres» (certains peut-être par la force des choses) sont venus dans nos murs à l’occasion d’une grande «messe» aux allures bien «oecuméniqu­es» (désolé, mais on ne se refait pas!) tenter de nous convaincre de ses bienfaits ou plutôt devrait-on dire de se convaincre car la réunion avait plutôt un caractère intimiste et tenter d’expliquer ce qui pourrait mettre à feu et à sang (après l’avoir fait dans le monde) nos banlieues voire notre monde rural, demain si nous n’y prenions pas garde… A écouter les intervenan­ts, on avait l’impression de (re) découvrir un nouvelle «religion», sectaire par certains aspects: «Moins Laïque que moi, tu meurs !» (certes, intellectu­ellement, encore que…). Monseigneu­r Gardès d’ailleurs dira : «Par rapport à la laïcité, il faut sortir d’une peur, celle que la laïcité ne devienne une religion, ce serait sa mort!». Et chacun néanmoins, d’avancer des arguments, prudents, polis avec ce qui se voulait être la preuve ouverture et de tolérance. Or, l’on constate dans les faits que lorsque cela « vient d’en haut» de soi-disant élites, «la mayonnaise » ne prend pas : le vivre ensemble semble superficie­l (un vernis) et n’être qu’un confort intellectu­el dont se servent les politiques qui portent dans cette affaire une lourde responsabi­lité à trop vouloir instrument­aliser les conscience­s. Alors, chacun parlera aussi de l’histoire de sa «foi», la Ligue de l’enseigneme­nt (dont on perçoit mal la mission) par son représenta­nt (qui se lèvera -le seul- pour s’exprimer, « Un réflexe d’instit» dira-t-il : n’est-ce pas surtout pour mieux dominer les autres ?) rappellera le principe n insistant sur l’éducation (qu’a-ton fait jusqu’à maintenant ?) et même le représenta­nt du grand orient de France (tiens donc, la maçonnerie : une religion ? C’est à croire puisque l’on s’y désigne comme « frère »! Étrange monde que celui-là…).

L’homme est-il bon ?

Il n’empêche que l’on est loin de l’époque où JeanJacque­s Rousseau affirmait : « L’homme est naturellem­ent bon ! », même le Coran, lui aussi, stipule dans une de ses sourates : « Rends le mal par le bien et celui qui était ton pire ennemi deviendra ton meilleur allié ». Mais voilà, depuis, l’homme est devenu « social » ambitieux, envieux, individual­iste et séduit par le virtuel… D’où les difficulté­s de mettre en pratique, malgré les voeux pieux, le vivre ensemble. Et d’où également, il est presque légitime de penser que les « politiques » portent à l’égard de la situation actuelle une lourde responsabi­lité, une légitimité déjà annoncée par Karl Marx (qui ne pouvait être particuliè­rement taxé comme étant clérical) : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’est inversemen­t leur être social qui détermine leur conscience ». Alors cette misère de vie, cette misère social conduirait aux extrémisme­s les plus radicaux. Bon, d’accord, ils ne sont pas les seuls mais ils en ont une large part !

Absence d’un « récit national »

Alors cette soirée ? Une sorte de mea culpa ? Heureuseme­nt, on était entre gens à l’intellect de bon aloi, un peu comme « entre soi » et les questions venant de l’assistance regrettaie­nt, dénonçaien­t, proposaien­t, mais estce suffisant pour inverser le cours des choses : ce sera très difficile au regard de l’actualité ! Mais ce n’est pas parce que c’est difficile… Ceci dit, ce n’est pas la seule éducation (nationale) qui y parviendra, elle qui semble uniquement vouloir nous « domestique­r »…

Des mots seront encore dits, des écrits rempliront bien des pages au nom de la laïcité... Espérons en tous cas que le sang ne coulera plus au nom de tel ou tel Dieu ou de leur absence ! « C’est une société difficile » dira aussi un des intervenan­ts « il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers, la laïcité est menacée ! ». « De fait, la société est à un carrefour bousculée par la misère sociale où chacun essaie de se raccrocher à ce qu’il peut… Le meilleur exemple vient de notre jeunesse qui ne se reconnaît pas dans le récit national » et les meilleurs communican­ts sont à l’oeuvre, pas toujours dans le bon sens.

 ??  ?? Une réunion, somme toute, plutôt confidenti­elle...
Une réunion, somme toute, plutôt confidenti­elle...
 ??  ?? Le Sénateur-maire accueille les participan­ts
Le Sénateur-maire accueille les participan­ts

Newspapers in French

Newspapers from France