Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Le quart d’heure Gascon
L’hiver commence et en cette fin d’année, les jours vont allonger pour aller chercher le printemps. Pour la Sainte Luce, un saut de puce, en patois : « Endé nadaou, un saout de braou » (pour Noël un saut de jeune taureau !). C’est aussi l’époque du changement d’heure, pour les montres, les réveils et autres pendules, c’est vite fait, bien fait… Il n’en est pas de même pour les horloges ou machines servant à mesurer le temps et à indiquer l’heure… (Quand elles marchent !). Pourquoi, je vous en parle ? Parce que depuis le changement d’heure, il y a un mois, l’horloge du clocher, de la salle polyvalente et de l’ancien hôpital sont restées en arrêt de travail ! Du quart d’heure gascon, nous sommes passés au mois sans heure exacte, car aucun des 3 n’avait le pouvoir de vous donner la mesure du temps qui passe et qui, de minutes en minutes, nous amène aux fêtes de fin d’année. Comme tous les ans, à cette époque, les guirlandes dans les rues, les sapins et arbres blanchis décorent la ville, et les commerçants font de leur mieux pour décorer leurs vitrines. La plus voyante des décorations de la ville se trouve place du Général de Gaulle : personne ne savait, mais… tout le monde en parlait ! Que va-t-il y avoir derrière ces toiles blanches me demande toujours ma petite vieille dame qui m’aime bien parce que je l’informe du mieux que je peux. « Chère Madame, d’après ce qui m’a été dit, il paraît qu’il va y avoir un camp de nudistes ! C’est peut-être pour çà me dit-elle qu’ils ont mis des toiles aussi hautes ! Mais enfin, Monsieur, faire çà devant l’église et à cette saison, ils n’y pensent pas ! » Et afin de bien la renseigner, parce que je sais qu’elle bien papoter, je lui dis : « Ne le répétez surtout pas, il paraît que le jeune curé n’est pas content, mais content du tout! Il aurait dit… « Si cela se fait devant l’entrée de la Cathédrale, je ne ferai pas la messe de minuit et il n’y aura pas le petit Jésus, tout nu sur la paille ! ». Mais, depuis 15 jours, les choses ont évolué et du camp de nudistes, nous sommes passés au « Village du Père Noël ». Le scandale a été évité, mais ma petite pipelette en a rempli la ville ! Comme toujours, une bonne solution a été trouvée, les nudistes passeront leurs vacances de fin d’année dans les eaux chaudes de la station thermale et pourront chanter en choeur « Chauds les marrons, chauds les marrons ! » et le « Village du Père Noël » faire rêver un fois de plus les tout-petits, les moyens et les grands… et pourquoi pas les vieux !
Pierre Thore