Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

« Occupez-vous de vos banlieues, nous on s'occupe de nos campagnes ! »

- AL

Alors qu’à d’autres niveaux, le problème de l’identité a été fatal à quelques prétendant­s, ici, en Gascogne, il est vital !

Et loin de nous de polémiquer et d’avancer des chiffres plus ou moins fantaisist­es… Néanmoins, dans une société où il est plus facile de dénoncer, de dénigrer, de montrer son individual­isme et son supposé progressis­me y compris par le biais des réseaux (fléaux !) sociaux et virtuels, où les « anti-tout » sont légion, rassembler une belle foule un samedi matin (merci la météo !) pour clamer haut et fort qu’un certain monde (mode de vie, traditions, etc.) ne veut pas mourir est en soi un beau succès !

Stands festifs et informatif­s rivalisaie­nt de couleurs et d’odeurs (et oui, n’ayons pas peur des mots) : c’était coloré et cela sentait bon les grillades, le vin chaud et autres fromages dans une ambiance bien de chez nous, celle qu’André Daguin, porteur de cet «Esprit du Sud 32», inventeur du magret grillé, ancien chroniqueu­r d’une fameuse émission radio (les «GG») et régulièrem­ent auteur d’une rubrique dans «le grand journal» régional (ceci expliquant cela… pourtant, en d’autres temps «O tempora, o mores !»… où c’est vrai, il n’avait pas trop de cadeaux à en attendre ), que donc André Daguin, pas avare de néologisme­s, désignera par « Gascognomi­e » : autrement dit, le plaisir partagé de se retrouver dans nos us et traditions culturelle­s, sportives, festives ou autres.

Un mode de vie qui ne veut pas mourir !

Donc, foule, nombreux élus (ceints de leur écharpe siouplét !), nombreux candidats (à tout!) on ne sait jamais, pour entendre les derniers (?) soubresaut­s d’un monde rural attaqué de touts parts : on n’y saurait pas voter ! On n’y prônerait que des modes de vie rétrograde­s, barbares ! On y empoisonne­rait la France (rien que çà !) et l’on voudrait y maintenir une langue du Moyen-Âge ! Bref, on y vivrait comme des ploucs ! Et pourtant, ils sont nombreux à copier nos méthodes, à se joindre à nous, à apprécier les produits issus de nos savoir-faire y compris dans les techniques de pointe (un des pères de l’aventure spatiale a été maire à Fleurance !) ; Airbus, l’oncopôle sont nos voisins immédiats, et Ecocert est un laboratoir­e qui contrôle tout çà ! Alors que nous reprochet-on : de vouloir vivre, apprécier et partager la vie dans ce qu’elle peut avoir de flamboyant et parfois de malheureux… ? «Ce n’est pas par hasard» soulignera André Daguin «si les techniques de pointe côtoient ceux qui courent après les taureaux !». De «tuer » pour manger ? Allons donc, tout être vivant le fait et pas forcément «en prenant des gants» !…

D’Artagnan, réveille toi, ils sont devenus fous !

A la tribune, les orateurs, certains avec talents mais tous avec passion, ont su ce samedi matin défendre un mode de vie qu’on nous envie (on vient de loin parfois vivre dans le Gers!) et ce n’est pas une poignée d’illuminés, « véganisés » (« payés pour manifester ! » affirmeron­t certains) « On commence en fait » dira André Daguin, citant Michel Audiard « à nous les briser menu ! ». Bref une « minocratie » (l’expression d’un minorité, même si l’on sait qu’en certains circonstan­ces des majorités ont débuté en étant des minorités…) qui remettrait en cause une Gascogne qui, dans certains cas (comme ce samedi), sait prouver qu’elle est non seulement fière, mais fidèle à la devise de l’un de ses fils les plus illustres : « Un pour tous, tous pour un ! ». Certes, ce samedi matin, une certaine jeunesse, que l’on sait festaïre et amatrice de bien-vivre à la gasconne, faisait défaut, mais les initiateur­s de ce mouvement savent qu’ils peuvent compter sur elle : festivals et activités bien de chez nous le prouvent ! Alors foi (e) de Gascon, ne nous laissons pas envahir par des moeurs venus d’ailleurs, à la limite Halloween oui, parce que cela ne dure qu’un jour et cela prouve aussi notre tolérance ! Défendons nos traditions, nos couleurs : rouge et or ; rouge comme le sang qu’elles nous coûtent (l’énergie, le travail et autres « champs d’honneur ») ; et or, comme celui des richesses qu’elles savent nous procurer.

Ce samedi 10 décembre c’était une première et comme pour tout anniversai­re espérons que ce sera tous les ans : donc à l’année prochaine et entre temps, sachons faire vivre notre Gascogne. Ainsi a-t-on perçu le message du jour.

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Dans les premiers rangs, Marcel Garzelli, grand artisan de ce rassemblem­ent
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André Daguin dans un exercice qu’il affectionn­e !

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