Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Seule femme gersoise sur un monument aux morts
Une dizaine de femmes ont cet honneur en France
C’est la seule femme inscrite sur un monument aux Morts gersois pour la 1ère guerre mondiale. Son patronyme apparaît sur le monument et la stèle de notre église. Il n’existe, en France, qu’une dizaine de femmes inscrites sur un monument aux Morts pour la 1ère guerre mondiale !
Son enfance se déroule au bord de l’Arros puis elle continue ses études au collège des Ursulines à Auch et au pensionnat de la congrégation du Saint Nom de Jésus à Tarbes. A l’âge de 24 ans, elle épouse Hippolyte Bonnel, militaire de carrière, qui décède 4 mois après leur mariage d’un maladie tropicale. Veuve, elle revient au pays puis s’expatrie à Saint Petersbourg en 1911 au terme d’un long voyage en train. A partir de 1915, elle quitte cette famille pour effectuer une formation d’infirmière. Elle devient rapidement directrice de l’hôpital français de Saint Petersbourg. Elle changera d’établissement pour prendre la direction d’un hôpital français à Kiev. La qualité de ses actes et sa bravoure lui permettent de recevoir la Croix de guerre avec étoile de bronze des mains de Georges Tabouis, commissaire de la République française en Ukraine. Les prémices de la Révolution bolchevique obligent la délégation française à rentrer en France via Mourmansk, Newcastle et Southampton. Ce retour est escorté par l’ambassadeur de France en Russie, le gersois Joseph Noulens, plusieurs fois député, sénateur du Gers et ministre. Dès son retour en France en avril 1918, elle est affectée dans un hôpital de campagne dans l’Oise, puis au plus près du front dans l’Oise puis dans l’Aisne dans des ambulances. Une ambulance est un hôpital sommaire d’accueil et de tri des blessés. Elle est alors à nouveau décorée de la Croix de Guerre avec étoile d’argent pour la qualité de son travail, le soutien moral aux blessés et ses incursions sur le front par le général Valentin, citée à l’ordre de la 133e division.
Elle décède dans sa 36e année à Aureilhan, dans les Hautes-Pyrénées, des suites de la grippe espagnole et des effet des gaz nocifs inhalés au front, le 27 octobre 1918, 10 ans jour pour jour après son mari. Elle repose dans le caveau familial dans notre cimetière communal. L’intégralité de ce texte a été publiée par Bernard Magnat dans la revue trimestrielle de la Société Archéologique et Historique du Gers.