Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Edwy Plenel, un journaliste pas ordinaire…
Pascal Pradon et Marielle Dy, de la librairie « Les Petits Papiers », ont du refuser du monde vendredi dernier face à l’engouement et la curiosité que suscite Edwy Plenel, l’homme qui dérange dans le PMF (paysage médiatique français), qu’ils recevaient pour la promotion de son livre : « La valeur de l’information » (paru aux Éditions Don Quichotte. Hasard ?)
Il est évident que l’on peut toujours apprendre d’un grand professionnel, même s’il est plutôt sélectif et son parcours mettra en évidence, pour celles et ceux qui en douteraient, son engagement (trotkyste et LCR) au service d’une cause. Bien sûr, nous aurions aimé lui poser des questions, ne serait-ce que celle qui consiste à lui demander s’il peut regretter certains phrases écrites il y a une quarantaine d’années (sous un pseudo, « Krasny » qui se traduit par Rouge, quand même…) ; ou pourquoi autant d’acharnement sur tel ou tel camp (à droite plus qu’à gauche) et la parole sera largement consacrée au financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy ; «l’affaire Cahuzac» (quand cette affaire est sortie, il était déjà « mort » politiquement !) et un peu moins sur le financement étrange de la campagne d’Emmanuel Macron (fils politique de François Hollande). Mais de ce côté-là, prudence, une épée de Damoclès (et dont le fil fiscal du rasoir est particulièrement tranchant) plane sur la tête du cofondateur de « Médiapart ». Pourtant, ce n’est pas cela aussi la « valeur de l’information » : large et libre ? Ou bien alors, est-il venu asseoir une base d’abonnés (ils seraient 150000, et en gagner d’autres) pour le 10e anniversaire de son journal en ligne?…
Bref, on aura découvert certes un grand professionnel, se sentant offensé, humilié, qui se sentirait animé par une soif de revanche à l’égard notamment (mais pas que) d’un système qui aura valu bien des déboires à son père, vicerecteur d’Académie et dont les positions anticolonialistes n’avaient pas plus au pouvoir en place (révocation en 1956). Et c’est en 1982 qu’il sera réhabilité par la gauche... Et peut-être est-ce à ce titre qu’il conçoit la presse comme une arme, certains de s’interroger quant aux « sources » dont il bénéficierait et qui lui permettraient de « crier » sa victimisation dans le cadre d’une « légende noire ».
A coup sûr, un journaliste pas ordinaire et le public (une bonne soixantaine, convaincus ou simples curieux) aura apprécié de voir de près celui qui dérange, même les pouvoirs...