L’Europe des tontons flingueurs

« Je dynamite, je ventile façon puzzle » chacun connaît cette réplique devenue culte. Et, dans un registre beaucoup plus grave, à savoir le devenir de la construction européenne c’est ce que nous observons Sous des formes diverses, en Pologne en Hongrie, en Autriche, en Italie, et même en Allemagne, la remise en cause de l’existant est forte. La crise migratoire, la guerre commerciale, le déclassement économique ou l’insécurité culturelle ont fait naître, chez de nombreux européens, une réelle incrédulité quant aux bienfaits de l’Union Européenne. Face à ceux qui veulent tout dynamiter, et il en existe en France, le Président Macron veut tout moderniser, à marche forcée, mais il convient de constater qu’il est bien seul, faute sans doute d’une ligne claire. Au nom de la paix en Europe faut-il donner la priorité à l’intégration des Balkans ? Au nom de l’efficacité économique faut-il plutôt mettre l’accent sur l’harmonisation fiscale et sociale de la zone euro ? Au moment où le budget européen va se rétrécir à la suite du Brexit, faut-il réduire les ambitions ? Ou au contraire les accroître afin de faire face aux défis commerciaux et sécuritaires que nous lancent les États-Unis ? Le débat à venir sera-t-il plus conceptuel entre davantage de fédéralisme ou plus de subsidiarité ? Enfin comment faire pour respecter les inquiétudes des peuples sans méconnaître le poids de la mondialisation économique et financière ? Entre les tontons flingueurs et les idéalistes, l’Europe doit être concrète car, Trump, Xi Jinping, Poutine, ne parlent que de rapports de force. Il s’agit donc de façon très pragmatique de renforcer l’Europe partout où c’est possible, avec ceux qui le veulent. Raison pour laquelle les anciennes positions de Balladur sur le renforcement de l’Europe, par cercles concentriques, sur la base de ce que veulent partager les États - et leurs peuples connaît un nouvel attrait. Pierre Tabarin, Secrétaire départemental Les Républicains du Gers

Pierre Tabarin