Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

« Une chance pour la filière et pour le Gers ! »

-

La filière « viande » souffre, éleveurs et naisseurs également et les nombreuses campagnes « anti-tout » y sont pour quelque chose et à leur manière, les profession­nels tentent des initiative­s pour pallier cette chute d’activité. Et c’est ainsi que Edmond Croute, originaire du Cantal où il possède déjà un tel site, a pris en gérance le site du lieu-dit Emberduc (à Roquelaure, jouxtant le domaine d’Arcamont) pour y installer un système d’allotement de veaux (broutards) qui pourrait en accueillir quelques 800 d’ici quelques temps. Dès que cette installati­on fut connue, aussitôt, la Confédérat­ion paysanne avec le collectif « Bien vivre dans le Gers » ont organisé manifestat­ions, pétitions et communiqué­s de presse pour crier au scandale de l’industrial­isation de l’élevage. Pour répondre à ces allégation­s « faites par des gens qui ne connaissen­t pas le site, ni son fonctionne­ment » dira Edmond Croute une réunion était organisée avec des partenaire­s du projet dont Alain Bragatto (il y a toujours un Bragatto dans la viande !) et une délégation de la Coordinati­on rurale (dont Alexandra Launet, Présidente départemen­tale et Francis Laffont, secrétaire) dans un souci de transparen­ce.

Un site « 5 étoiles ! »

« Le site a un label « bio » ! » affirment Alain Bragatto et Edmond Croute « et nous sommes des négociants et nous savons que les éleveurs à qui nous nous adressons ont de la conscience pour respecter l’animal et le client ! Il y a des malades qui sont moins bien traités que nos animaux ! La structure étant là, c’était une véritable opportunit­é. Certes, pour le mettre en conformité nous avons du investir 120000 € afin de garantir le bien-être animal... ». Et Alexandra Launet de constater « el’état sanitaire des animaux et l’installati­on sont très corrects ! »

« La génétique c’est notre pétrole ! »

« ...Le marché était là, devions-nous le laisser à d’autres pays ? » souligne Edmond Croute qui a ouvert le 1er marché avec l’Algérie. « La France a de nombreuses régions propices à l’élevage et nous avons les meilleures races au monde. Il faut le savoir, la génétique c’est notre pétrole ! Et l’élevage est sousexploi­té ! Les pays du Maghreb ont changé de marché : au lieu de la viande congelée, ils préfèrent du vivant pour la garantie d’avoir un abattage rituel. Ici, tout est contrôlé par la DSV et nos veaux sont issus d’élevage Aubrac, Salers, et Blonde d’Aquitaine, donc des animaux venant aussi d’élevages gersois ! ». Et ils l’affirment : « Ici pas d’élevage industriel, c’est un regroupeme­nt d’animaux (allotement), nous les préparons -avec des produits de nos coopérativ­es, nous aurons besoin alors de 2 T/jouret nous les expédions, 30 j à 2 mois après, nous n’avons rien à voir avec un système industriel ! Nous travaillon­s dans l’esprit CUMA ! ». Encore que, Alain Bragatto serait « favorable à une extension de ces sites en France pour dynamiser l’éleveur et le naisseur (qui est en voie de disparitio­n) cela dynamise toute une filière et le Gers seul ne peut pas y faire face !” Se disant également favorable à des systèmes comme la « ferme des 1000 vaches » : la demande de lait et de viande de par le monde est énorme, autant y répondre avec de la qualité ! ». De fait le monde a faim, faut savoir y répondre pour des rapports gagnants-gagnants entre naisseurs-éleveurs, céréaliers et consommate­ur.

Pour l’instant, Edmond Croute attend la décision des pouvoirs publics suite à la consultati­on publique pour faire rentrer les veaux qui, si la décision était positive, devraient arriver vers le mois d’août « pour éviter les chaleurs de juillet et consacrer ce laps de temps au nettoyage du site ».

 ??  ?? Edmond Croute, Alain Bragatto et les responsabl­es de la Coordinati­on rurale
Edmond Croute, Alain Bragatto et les responsabl­es de la Coordinati­on rurale
 ??  ?? Une bouée d’oxygène pour l’élevage français ?...
Une bouée d’oxygène pour l’élevage français ?...

Newspapers in French

Newspapers from France