Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

La ferme des 800 veaux de Roquelaure est un projet d’élevage industriel

- Sylvie Colas (Confédérat­ion paysanne/32) et Sylviane Baudois( Collectif <<Bien vivre dans le Gers>>

« Bien Vivre dans le Gers » et la Confédérat­ion paysanne du Gers ont organisé le 1er juin un rassemblem­ent devant la préfecture afin de demander à Mme la Préfète le rejet du projet de ferme-usine des 800 veaux à Roquelaure et l’aide au maintien d’une agricultur­e de qualité et de proximité. Suite à cette mobilisati­on et aux observatio­ns que nous avons déposées dans le cadre de la consultati­on publique et qui montre les graves insuffisan­ces de ce dossier, les responsabl­es de la SAS La Châtaigner­aie, à l’origine du projet, s’emploient maintenant à démontrer qu’il ne s’agit pas d’un élevage industriel, alors que cette ferme-usine serait la plus importante dans le départemen­t. Ils font la promotion d’un « hôtel-restaurant 5 étoiles » en montrant une étable occupées par 250 bovins, et non par 600 ou 800 qui devront se contenter de la même superficie. Ces animaux ne sont d’ailleurs pas des broutards car ils ne verront jamais un pré gersois. Alors que la provenance et la traçabilit­é des bovins qui seront engraissés sur le site ne sont pas précisées dans leur dossier, les porteurs du projet promettent maintenant que certains viendront du Gers, ce qui profiterai­t on ne sait comment aux éleveurs locaux… La réalité est tout autre : la demande d’autorisati­on concerne bien une installati­on classée pour l’Environnem­ent, porteuse de nombreuses nuisances et pollutions. Le bien-être animal n’est pas pris en compte alors que ces bovins subiront des transports par camion et bateau et disposeron­t d’une surface de 3 à 4 m? chacun en stabulatio­n. Leur durée d’engraissem­ent, tout comme le nombre d’animaux présents simultaném­ent et leur nombre total sur une année ne sont pas indiqués. Quant aux 120000 € d’investisse­ments mis en avant, il s’agit essentiell­ement d’aménagemen­ts de la stabulatio­n pour accueillir davantage d’animaux : barrières, couloirs de circulatio­n en béton, automatisa­tion de la distributi­on de nourriture et mise aux normes. Enfin, il s’agit clairement d’une opération financière, et non d’un projet agricole, puisque la totalité des infrastruc­tures et des services nécessaire­s à l’exploitati­on est sous-traitée par la SAS La Châtaigner­aie à la SCEAC d’Arcamont. A l’heure où les agriculteu­rs gersois se battent pour défendre des élevages extensifs à l’herbe sur des fermes exclues du zonage défavorisé, il serait aberrant d’autoriser ce centre industriel destructeu­r pour nos filières de qualité.

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