Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Pas de nouvelles rassurantes...
La dernière séance qui s’est tenue, sous la présidence de Philippe Martin, dans l’hémicycle du Département, portait sur le « Compte administratif pour 2017 » et d’emblée, il pointait le fer : « Il faut se rendre à l’évidence… le temps des recettes dynamiques, des compensations justes, des législations stables et de la visibilité financière, est révolu !». Tout en mettant en avant la «gestion rigoureuse, avec des taux d’exécution très élevés » de la part de la collectivité qu’il préside :
- maîtrise des dépenses de fonctionnement (hausse limité à 1,4%) « en dépit d’une nouvelle progression parfaitement indépendante de notre volonté des dépenses sociales (NdLR : cachez cette responsabilité que je ne saurai assumer !...)… sans parler de la charge représentée par les mineurs non accompagnés (MNA) dont le nombre est passé de 30 à 388 au cours des 4 derniers mois de l’année !». Et de revendiquer : «Il faut sortir le calcul de la charge exponentielle que représentent les MNA du périmètre de nos dépenses de fonctionnement » ;
- l’endettement aurait reculé de plus de 2 millions d’€;
- et reconduction de l’investissement à un niveau identique à 2016 (avec un taux de réalisation de plus de 97%).
Une gestion vertueuse fragilisée ?
Une liste qui mettait fin aux « nouvelles rassurantes ». Et Philippe Martin se disait inquiété car malgré « cette gestion vertueuse », cette politique risquerait selon lui «d’être fragilisé à l’avenir en regard de notre section de fonctionnement qui n’est pas sans provoquer des tensions sérieuses sur notre épargne de gestion… Une érosion que nous ne sommes pas les seuls à subir, les marges de manoeuvrent se rétrécissent!». Et d’avoir en ligne de mire le « Contrat que nous propose de signer et qui vise à définir les mesures destinées à assurer la compatibilité des perspectives financières de notre collectivité à l’objectif de contribution à l’effort de réduction du déficit public… » Et de souligner, non sans malice : « Contrairement au fait que certains se glorifient de la dotation aux collectivités locales, c’est qu’ils n’ont jamais eu à en gérer !». Bien sûr, il dénoncera la politique du yo-yo du gouvernement qui, un jour faisant un geste par-ci, le lendemain donnant des instructions inverses aux préfets… D’un naturel optimiste, Philippe Martin confiera : «… Malgré ces contraintes budgétaires qui évoluent chaque jour dans la mauvaise direction, je reste confiant dans l’avenir de notre collectivité départementale (NdLR : et quand un politique a ce genre d’affirmation, l’expérience pourrait prouver que le glas n’est pas loin…). « Une conviction » dira-t-il « qui s’appuie dans le succès que rencontre notre 1er Budget participatif ! Curieusement, la mobilisation semble moins forte sur Auch...». En tous, il remerciera les élus départementaux (tous bords confondus) qui s’impliquent dans la promotion de ce concept. Enfin, il conclura son intervention en promouvant également le « revenu de base souhaitée par 13 départements à un moment où le Chef de l’État estime que l’on dépense «un pognon dingue » sans résultats... » et de fustiger le « Secrétaire d’État à la trahison» Olivier Dussopt « lequel semble fermer la porte à tout dialogue constructif quant à la nouvelle orientation de la politique de lutte contre la pauvreté » se disant lui, Philippe Martin très heureux que le Gers fasse partie des 13 départements qui veulent expérimenter cette innovation sociale, sans idéologie ni dogmatisme (NdLR : la quasi totalité des départements intéressés sont… de gauche !). Séance au cours de laquelle Philippe Martin dénoncera la charge financière représentée par les MNA et, en même temps (!), si disant prêt à augmenter les charges de la collectivité en se portant volontaire pour accueillir les migrants de l’Aquarius »… Le yo-yo serait-il le sport national préféré des élus ?