Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Un décret assassin !
Le gouvernement vient de modifier par décret l’organisation des urgences ( Décret n° 2018-427 du 31 mai 2018). Ce décret prévoit de ne maintenir, dans certains services d’urgence, la présence 24h/24 que d’un seul médecin urgentiste pour assurer « l’accueil urgences » dans les murs et les sorties SMUR ; pendant la durée des départs en SMUR, il sera fait appel à un médecin d’astreinte, qui ne sera pas forcément un urgentiste, pour venir assurer la continuité du service dans un délai non précisé clairement par le décret.
Face à la crise des services d’urgences médicales, le gouvernement choisit la solution du pire.
Non seulement il rend règlementaire des situations dégradées comme les urgences du Gers mais il va entraîner des restrictions dans les autres services d’urgences. La nouvelle « organisation » des services urgences va généraliser la dangereuse dégradation de la sécurité de la prise en charge pour les populations concernées, comme un jeune condomois en en a subi les terribles conséquences. Le comité Gersois pour le développement et la défense du Service Public de santé rappelle que l’organisation de l’accueil des urgences doit répondre à la nécessité d’assurer à chaque habitant 24 H/24 une prise en charge en moins de 30 minutes, par moyen terrestre, par des personnels formés à l’urgence et ne saurait être tributaire d’un quelconque volume d’activité. Notre Comité s’associe aux réactions nombreuses et rapides des professionnels concernés (AMUF(urgentistes), SNPHARE (anesthésistes-réanimateurs), CGT santé. Afin d’assurer partout sur le territoire national et notamment dans le Gers, l’égalité d’accès aux soins d’urgences aux habitants, le Comité Gersois demande :
- Le maintien (et la réouverture) des services d’urgence sur le territoire pour garantir l’accès en 30 mn ;
- Le maintien dans chacun de ces services de 2 lignes de garde de médecins qualifiés pour les urgences, du SMUR et des moyens techniques et humains qui lui sont réglementairement associés.
- la mise en oeuvre du protocole de novembre 2017 au Sce des urgences du CH d’Auch et le respect du protocole sur le temps de travail, afin de créer les conditions d’attractions de nouveaux urgentistes
- les financements nécessaires au maintien de l’équipe d’urgentistes sur Condom.
Le Comité Gersois s’engage à créer un large rassemblement pour défendre le droit à la sécurité sanitaire dans notre département.