Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

En pleine session du Bac 2018…

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Chaque année, au mois de juin, la France se donne le spectacle de l’efficacité de son système scolaire. Le Baccalauré­at met la population en transe à un moment donné. On a parlé de « névrose nationale ». Et excellent dans le sujet qu’il maîtrise,Laurent Mauras, Professeur d’Histoire au collège Hubert-Reeves, a proposé dernièreme­nt, un retour en arrière sur ce diplôme qui, tant bien que mal, essaie de survivre...

C’est peut-être le dernier grand rite initiatiqu­e collectif !

Les autres rites de passage ont disparus : le service militaire, la communion solennelle, le certificat d’étude ; le seul seuil entre 2 âges qui subsiste encore, c’est le Bac. Parce qu’il est devenu un examen général qui concerne les 3/4 d’une même classe d’âge.

A l’origine, le bac est un vrai concours, quand il est créé par Napoléon en 1809, avec toutes ses modalités.

Et c’est un concours qui délibéréme­nt veut recruter des élites. Il est fait, conçu et organisé pour cela. C’est un concours qui sélectionn­e, et non un examen qui valorise le travail des élèves. Mais d’où vient-il, au fond, ce baccalauré­at ? Du Moyen-âge. Le grade existe depuis fort longtemps et est synonyme de la maîtrise ès arts. Contrairem­ent à ce qu’on pourrait croire, il n’y a entre les termes de baccalauré­at et de bachelier qu’un rapport fortuit et nullement étymologiq­ue. Le bachelier est un jeune chevalier de rang inférieur, inféodé à un seigneur, et qui ne porte pas de bannière au combat. Ce terme a aussi cours dans le milieu ecclésiast­ique pour désigner un clerc en apprentiss­age, qui n’est pas encore chanoine, ou un étudiant avancé qui prépare sa licence. Pour qualifier l’état de bachelier ou d’élève répétiteur, les clercs de l’université s’amusent à créer le terme « baccalaure­atus », par allusion à la baie de laurier (bacca laurea) qui sert à couronner traditionn­ellement le vainqueur d’une épreuve ou lauréat (laureatus). Et c’est cette plaisanter­ie de potache, vieille de 4 siècles, qui explique qu’en français moderne, le bachelier désigne le titulaire d’une épreuve au nom savant : le Baccalauré­at.

Au cours de la conférence, on apprend comment et pourquoi le bac est créé le 17 mars 1808, comment se passent les épreuves, quand les réformes -innombrabl­es- ont eu lieu et ce qu’elles apportent. On y apprend pourquoi il est divisé en 2 temps (fin de 1ère et fin de Terminale), comment le «repêchage» est né, quand le «bachotage » est inventé,... On y apprend même que l’expression «black-boulé» vient du Bac : à l’origine, on ne met pas des notes, on met des boules dans une urne, des boules blanches ou des boules noires. Cette dernière signifiant l’échec. Quand l’examen est fini, on ouvre l’urne, et s’il y a plus de boules noires que de blanches, cela signifie que le candidat est « black-boulé ». Le système actuel de notation de 0 à 20 n’apparaîtra qu’en 1890. Le conférenci­er poursuit son exposé jusqu’à nos jours, passant en revue les réformes et les créations (Bac pro, Bac techno,...). Mais finalement, l’histoire du bac ne continue-t-elle pas ?

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Pour le public : pas de problème, passage réussi avec mention !
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Laurent Mauras expose son sujet.

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