Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Une discrimination qui n’a pas de nom
De manière générale, ceux qui en sont victimes sont considérées comme moins dynamiques, moins intelligents, plus faibles parce qu’incapables de se maîtriser, d’avoir une activité physique. Et responsables de leur état. Cette discrimination va jusqu’à un certain déni de fait puisqu’elle ne porte pas de nom. Et lorsqu’elle a pour conséquence un harcèlement, un rejet, une disqualification à l’emploi, on trouvera un autre prétexte. Il s’agit de ceux qui dérangent par leur physique : les obèses. En 2019 le Petit Robert mettra fin à cet oubli en répertoriant le mot «grossophobie» qui n’est pas encore, à ce jour, validé par l’Académie française. Il s’agit de "l’oppression spécifique aux personnes en surpoids. Injures, moqueries, humiliations, harcèlement qui se rencontrent dans tous les domaines de la vie quotidienne ». Regards agressifs, difficultés amoureuses, espace public et transports en commun mal adaptés ou impraticables, difficulté à l’embauche, obligation, audessus d’une certaine taille de porter des vêtements «sac à patates» si l’on n’a pas les moyens de s’habiller sur mesure.
Dans le réseau du collectif Gras Politique on parle aussi de la grossophobie médicale. Remarques désobligeantes, difficultés à passer des examens, carence de matériel médical adapté, tables médicales trop petites ou trop fragiles, etc. Les victimes sont soutenues et engagées à se défendre. Un médecin a l’obligation de recevoir et de soigner tous les patients. C’est la loi. Article L.1110-2 de la loi du 4 mars 202 relative aux droits des malades.
A notre époque et dans notre société où le paraître l’emporte sur l’intelligence et le respect des différences, soyons attentifs à corriger nos réactions spontanées, fruits d’un conditionnement massif et permanent. Apprenons à dépasser les apparences. Acceptons celui qui est différent afin qu’à son tour il nous accepte tel que nous sommes.