Tauromachie : une temporada catastrophe

Comme d’autres secteurs, le «mundillo» subit de plein fouet la crise occasionnée par le virus assassin. Mais dans ce cas précis, les éleveurs de «toros bravos» sont les plus touchés car ils produisent des animaux qui ne peuvent être conservés au delà d’une certaine limite temporelle. Ainsi l’UCTL* qui regroupe plus des 80% des éleveurs de toros espagnols lance un cri d’alarme concernant les toros qui portent les nombres 15 et 16, ce qui correspond aux années de naissance 2015 et 2016 et dont le chiffre se situe au delà des 7.000 têtes.

Avec l’annulation des corridas en Espagne mais également en France, la majeure partie de ces animaux va être destinée aux abattoirs.

Cela serait un moindre mal pour les éleveurs mais il est intéressant de savoir que le coût de l’élevage d’un toro depuis sa naissance jusqu’à son embarquement pour l’arène varie entre 4.000 et 5.000 euros ; le prix de la viande de cet animal varie de 500 à 700€. Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte de la situation financière dramatique dans laquelle vont se trouver les éleveurs.

Evidemment les éleveurs renommés (Miura, V. Martin et autres) parviendront à faire le dos rond en cette année blanche mais les autres plus de 70 % seront obligés de mettre la clé sous la porte, en l’occurrence sous un des chênes parmi lesquels paissent les toros.

Outre cela, ces élevages qui disparaîtront vont être obligés de licencier leurs salariés, sans oublier toute la chaîne qui tourne autour de ces «ganaderias» : transporteurs, fabricants de farines de céréales, services vétérinaires et d’ores et déjà les pertes estimées oscillent autour de dizaines de millions d’euro.

La situation est semblable dans les élevages de toros français qui sont une cinquantaine et qui vont subir les mêmes conséquences que leurs collègues espagnols.

Une vue à laquelle les «aficionados» risquent de ne pas assister.