Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Les Rogations, un rite chrétien qui n’est plus guère suivi
A un moment où le Covid 19 s’est permis de freiner brusquement le cours de l’existence de chacun, pourquoi ne pas faire une petit rétrospective sur les traditions du passé ? En France comme dans beaucoup de pays de culture judéo-chrétienne, jeudi 21 mai est férié, étant la fête de l’Ascension. Ce que l’on sait un peu moins, c’est que les 3 jours précédant cette fête dont la date change chaque année, ce sont les Rogations. Il s’agit de processions, principalement dans la campagne, ayant pour but de demander à Dieu de bénir les cultures avec promesse de bonnes récoltes et d’éloigner les maladies contagieuses des hommes et des animaux. L’origine remonte un peu après le milieu du Ve siècle, lorsque Saint Mamert, évêque de Vienne, alors que sévissait la peste et que plusieurs tremblements de terre venaient de se produire, demanda à son peuple de se livrer à des oeuvres de pénitence et de faire des processions en chantant des psaumes. En empruntant les servitudes, les chemins de terre, bannière en tête, prêtres, desservants, fidèles quadrillaient ainsi les propriétés en entonnant des cantiques. Au coin des chemins, en bordure des champs, à proximité des jardins, de nombreuses croix permanentes dont beaucoup subsistent encore de nos jours, permettaient de faire des pauses pieuses. Mais pour les Anglais, à partir du 17e siècle, cette déambulation collective dans la campagne menée par le clergé permettait aux villageois de vérifier si, d’une année à l’autre, les limites entre les différentes propriétés n’avaient pas été déplacées. Opportunistes, nos voisins anglais ! Durant les Rogations, ils arrivaient à faire d’une pierre 2 coups, associant la recherche d’une protection divine à la vérification des frontières de territoire personnel ! leur