Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

La musique adoucit les moeurs…

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« Tout en étant professeur au Conservato­ire National de Région de Bordeaux, j’ai dirigé l’École Municipale de Musique de Cenon pendant 17 ans. Grâce à la structure Musiques de Nuit, j’ai eu la chance de recevoir dans cette École Musique, dans le cadre d’échanges culturels, de nombreux artistes du monde entier, dont le Gangbé Brass Band de Cotonou. Cette formation de cuivres et percussion­s est l’ambassadri­ce du Bénin et garante du partage de la musique africaine » raconte Bernard Thore. Lors de cette belle rencontre, de véritables échanges de savoirs, de styles, et de musiques, ont permis de remonter aux origines du jazz, d’en expliquer les sources, et de cette flamme de révolte et de douleur si longtemps portée par les esclaves africains. « Cette rencontre était pour moi, un moment d’émotion que j’ai espéré toute ma vie d’artiste» nous confie Bernard Thore. « Remonter aux sources de cette musique, sans oublier un seul instant, de garder en mémoire la plaie béante laissée par la France à l’Afrique, dans l’Histoire de la colonisati­on et de l’esclavage ».

Les liens tissés avec James Vaudounnon du Gangbé Brass Band de Cotonou et les musiciens du Bénin, resteront gravés à jamais dans la mémoire de Bernard Thore. Au-delà de la musique, son regard s’est posé aussi sur la vie, la misère et l’oubli de notre civilisati­on dans le quotidien du peuple béninois, et de l’Afrique en général. « Souvent sur ce continent, la seule richesse, est l’espoir… la seule certitude, c’est de savoir que demain sera aussi dur, aussi chaud et harassant qu’aujourd’hui»

Bernard Thore ne restera pas insensible, c’est là un des traits de sa nature humaniste. Certes s’il a beaucoup voyagé dans le monde entier, dans sa vie grâce à la musique, dans toute l’Europe, mais aussi de La Nouvelle Orléans, à la Guyane, au Bronx de Harlem à New York, du Maroc à la Mauritanie… Demain, il recevra à nouveau, ou repartira à la rencontre d’autres artistes du monde dont l’envie de partage mutuel, est la seule chose qui peut conduire à un monde de tolérance.

« Prenons garde à ceux qui facilement revendique­nt leur pays, leur territoire, leur village, ou tout autre endroit, en fustigeant «l’étranger ». Il faut malheureus­ement constater, que les propos ségrégatio­nnistes finissent toujours par dévoiler les traits de certaines personnes. C’est sur le terreau de la différence avec l’autre que sont nées les idées fascisante­s et non fascinante­s… Comme les touches du piano, la musique, et la vie seront toujours là pour nous rappeler, que leurs couleurs comme celles des humains n’ont aucune importance. Elles sont cette harmonie universell­e. Elles sont : cette fusion du coeur et de l’esprit, que l’on appelle… le bonheur ».

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« Quelle belle amitié nous avons avec James Vaudounnon du Gangbé Brass Band de Cotonou au Bénin »

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