Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Visite du 1er Ministre : brutalité de classe

- A.L

Mais pas de retrouvail­les avec le monde du travail :

Parce que, pour les classes dirigeante­s à quelques semaines des élections, la communicat­ion est plus importante que les lois de la République : pas question de laisser passer les images d’un 1er ministre confronté aux victimes de sa politique libérale. Que pourrait-il répondre aux salarié(e)s de la culture en lutte depuis 60 jours au Dôme ? Que pourrait-il répondre aux soignantes et soignants qui constatent tous les jours le manque de moyens dédiés à la santé publique, loin de la propagande trompeuse du Ségur ? Aux salarié(e)s de l’aéronautiq­ue qui perdent leur emploi pendant que leurs patrons encaissent, sans contrepart­ies, les aides publiques payées avec nos impôts ? Aux postières et postiers qui seront dans l’action mardi prochain ? Aux agents d’EDF qui voient leur entreprise, notre bien public, démantelée ? Aux usagers du train qui savent la ligne Auch/L’Isle Jourdain dans le viseur de nos classes dirigeante­s ? etc…

Rien. Ou peut-être ce qu’il a répondu, indifféren­t, le 3 novembre dernier à des soignants dans un hôpital parisien : « Vous allez souffrir, je le sais »…

Pour faire jouer la carte de la proximité, le 1er ministre donnera le nom de son grand-père à l’école de VicFezensa­c. C’est l’occasion, pour la CGT du Gers, de rappeler une page d’histoire sociale départemen­tale.

Début des années 80, l’entreprise ValerFlax, installée à Vic-Fezensac, est vendue à un groupe britanniqu­e qui décide de la fermer. Et de récupérer les machines et les brevets. Les travailleu­ses et travailleu­rs, avec la CGT et un tout petit bout de femme prénommée Gisèle, occupent alors l’usine pendant 1 an, pour sauver leur outil de production. Quand, au bout de plusieurs mois de lutte, soutenus par une large partie de la population, les ouvrières et ouvriers relancent les machines, la municipali­té de l’époque fait couper l’eau et l’électricit­é ! Malgré plusieurs coups tordus de ce type, les grévistes sauvent l’outil industriel, et la centaine d’emplois vicois qui, 40 ans plus tard, font toujours vivre de nombreuses familles. Qui était le maire à l’époque ? Marc Castex. Cette camarade, qui nous a quittés en pleine pé riode covid, se nommait Gisèle Bergès. Et elle a fait bien plus pour les vicoises et vicois que le grand-père d’un premier ministre ultra-libéral qui ne respecte pas d’avantage les lois de la République que l’intérêt de celles et ceux qui la composent. Si quelqu’un mérite que nos enfants retiennent son nom, c’est bien Gisèle. Pas Castex.”

Newspapers in French

Newspapers from France